14.06.2019 par FK
num.290 juillet-août 2019 p.15
Ceux qui font Versoix : les pastels de M. Verniory

En septembre 2016, M. Verniory est venu rejoindre son épouse à l’EMS de Saint-Loup, après avoir exercé pendant 45 ans comme médecin indépendant.
S’il a embrassé cette profession, c’est parce qu’un jour, le médecin traitant de sa mère, qui a contracté la polio alors qu’il n’avait qu’une année, l’a encouragé dans cette voie. Et, comme, selon ses dires, il était plutôt de caractère obéissant et voulait faire plaisir à ses parents, il a suivi ce conseil….
Aujourd’hui, il ne le regrette pas et dit ne pas trop savoir ce qu’il aurait fait d’autre s’il avait librement choisi sa voie après l’obtention de sa maturité. Avec un brin de malice et beaucoup de bienveillance, il avoue avoir préféré écouter ses patients plutôt que de se livrer aux actes médicaux eux-mêmes.
La peinture, c’est arrivé après la médecine et à cause d’un grand tilleul. En 1985. A la croisée d’un chemin, entre Villars et Barbeleuse. C’était une évidence : M. Verniory devait immortaliser cet arbre imposant et magnifique. Ce qu’il fit, aux crayons gras. Il a alors découvert le plaisir de coucher les couleurs sur le papier et s’est mis aux pastels sans négliger ni la médecine, ni sa vie de famille. Peu à peu, les tableaux – des reproductions de fleurs et quelques peintures de femmes – ont envahi son petit atelier, situé à Plainpalais, pas loin de son domicile d’alors. Chaque toile lui prenait du temps, mais il aimait cette durée qui aide à affiner le geste et à préciser l’intention.
L’art, c’est un peu une histoire de famille. Son arrière-grand-père peignait déjà, son père dessinait très bien, de même que son frère, hélas décédé à 18 ans. Il ne sait pas vraiment si ses enfants et petits-enfants vont perpétuer cela et, fort de sa propre expérience, il s’est juré qu’il n’interférerait pas dans leurs choix !
N’empêche que son fils aîné s’est lancé dans les Beaux-Arts avant de rejoindre son cadet en faculté de droit. Alors qui sait ce que l’avenir réserve ! Quant aux petits-enfants, ils vivent pour l’instant leur vie d’enfant et d’adolescent et c’est très bien ainsi !
Aujourd’hui, faute d’atelier, M. Verniory ne peut hélas plus s’adonner à sa passion. Un petit espace de 2m sur 3, très proche de l’EMS de Saint-Loup, lui conviendrait bien et lui permettrait de reprendre ses pastels….
Pour l’heure, il se réjouit de pouvoir exposer à l’EMS de Saint-Loup les toiles réalisées par le passé dans le quartier de Plainpalais. C’est une première et il se dit prêt à laisser partir ses tableaux dont il a gardé une dizaine et que sa belle-fille a tous photographiés. Il se dit également heureux de pouvoir partager sa passion avec les autres résidents qui n’en ont jusque là pas eu connaissance.
Nous souhaitons plein succès à M. Verniory qui espère avoir encore un petit nombre d’années devant lui et peut-être, entre autres choses, recommencer à peindre !

auteur : Francine Koch

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