Armoirie de Chavannes-des-Bois
Postier du siècle passé
25.06.2011 par SZ
num.210 juil.2011 p.05
Chavannes-des-Bois

Un renouveau dynamique

Sans doute pour beaucoup, la commune de Chavannes-des-Bois se résume en une zone à trente à l’heure, aux poteaux en plastic noirs abîmés, que l’on traverse le samedi après-midi pour faire ses emplettes à Chavannes Centre.
Aussi petite que soit la commune, elle mérite grandement que l’on s’y intéresse. Non seulement parce qu’elle est notre sœur de code postal (1290 Chavannes-des-Bois, parfaitement) et notre voisine de toujours, mais aussi parce qu’elle commence à faire parler d’elle avec son festival celtique qui propage dans l’air de la région le son entraînant des cornemuses.

Un village pour se reposer

Etymologiquement, le nom de lieu très utilisé « Chavannes », vient du latin : capanna signifiant cabana, cabane. Les esprits vifs feront le lien avec l’écusson de la commune: une petite cabane, trônant fièrement au dessus d’une ligne ondée, symbolisant la Versoix. Car la Versoix est aussi la rivière des Chavannus, et son importance géographique est telle qu’elle les sépare d’ailleurs du Pays de Gex. Interrogé sur l’attrait de sa commune, Stephan Comminot, syndic depuis 2009 explique: « C’est une commune sympathique. On a une Amicale qui organise de belles manifestations, une bonne municipalité et un conseil général qui fonctionne bien. On voit les cerfs le soir avec un peu de chance et les castors le long de la Versoix. La vue sur le jura est magnifique et les commerces sont à moins de cinq minutes. » Le syndic ne cache pas que c’est également « un village dortoir », que les gens y viennent « pour se reposer, être tranquillement chez eux, à la campagne. » Tout indique néanmoins que la commune de Chavannes-des-Bois est en mouvement, transportée par un élan dynamique et une petite touche de folie celtique.

Développement urbanistique

Plusieurs chantiers et grues surplombant le village signalent au visiteur que la commune se développe. Le syndic explique : « Nous avons longtemps été une petite commune tranquille, avec 400 habitants. En 2008 un plan d’affectation qui avait été bloqué au tribunal administratif pendant six ans, s’est débloqué. On s’est retrouvé avec cent appartements et cinquante villas qui se sont construits ou finissent encore de l’être. On attend un grand arrivage de citoyens entre juillet et octobre, environ 200 personnes. » Il va sans dire que financièrement, ce développement est bénéfique pour la commune. Plusieurs projets vont pouvoir voir le jour, notamment celui d’un nouveau bâtiment communal. Celui-ci contiendra une salle polyvalente, laquelle fera également office de salle de gym pour une éventuelle future école.

La fusion de Terre Sainte

Le projet de fusion des huit communes de Terre Sainte était en attente depuis l’hiver passé, le Conseil d’Etat ayant annulé le refus de la commune de Founex. Stephan Comminot compte relancer le projet vers l’automne parmi les syndics: « Il faudra peut-être aller plus lentement, en laissant plus de temps aux autres commune de digérer. Tout le travail qui a été fait n’est pas perdu. D’une certaine manière, le report de cette fusion est aussi une chance, car plusieurs communes porteuses de projets avaient ressenti la crainte de ne pas pouvoir les finaliser en raison de la fusion. Comme nous, avec le bâtiment communal. » Le syndic ajoute que les petites communes, comme par exemple Chavannes-des-Bois, Tannay, Mies, Chavannes-de-Bogis, ont grand intérêt à fusionner. « Les grandes communes ont des chefs de services spécialisés dans différents domaines, alors que dans les petites, c’est le municipal qui gère tout. Il y a trop de travail, cela devient difficilement gérable. » Un projet de fusion qui devrait alléger la charge de travail refera donc bientôt surface. Et le syndic d’ajouter : « Je pense qu’il y aura une fusion, même si elle ne se fera peut-être pas à huit communes. »

Relations avec Versoix

Historiquement, les deux communes ont par le passé plusieurs fois été en relation étroite. Une monographie intitulée « Chavannes-des-Bois, des origines à nos jours* », nous apprend que par exemple en 1768, un dénommé Gabriel Lacombe originaire de Versoix est reçu bourgeois** de la commune de Chavannes-des-Bois pour 200 florins. Bien plus tard, en 1922, c’est le postier de Versoix qui dessert le courrier à sa commune voisine, en faisant la tournée à vélo. Il est précisé que le facteur était toujours bien accueilli par les Chavannus reconnaissants « en se faisant inviter pour des boissons fraîches ou chaudes selon la saison. » Dans le domaine scolaire, les deux communes ont tour à tour pris en charge les enfants de la commune voisine. Vers 1862, les enfants de Chavannes-des-Bois doivent se serrer sur le banc pour accueillir ceux de Sauverny. En 1965, l’école en terre vaudoise est fermée par manque d’élèves, et c’est au tour des petits Chavannus de se rendre dans les écoles versoisiennes. Enfin, le festival celtique organisé le mois dernier par l’Amicale des Cow-Boys de Chavannes-des-Bois/Sauverny, ainsi que le soutien financier apporté par la commune de Versoix pour l’occasion, représentent d’une belle manière les liens d’amitié de ces deux communes.

 

*Luquiens-Coindet, Jacqueline, Barbeau, Bernard, Chavannes-des-Bois : des origines à nos jours, 1997, Editions Slatkine, Chavannes-de-Bogis, 1997.
* *Etre bourgeois signifie avoir le droit de cité d’une commune.
 

 

auteur : Sandra Zanelli

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