28.06.2010 par ALBB
num.200 juil. 2010 p.02
Une plage de liberté : Port-Choiseul

C’est l’été ! Une saison qui appelle à passer plus de temps dehors. Il faut profiter des bords de lac ou de rivière, de la forêt, faire son plein d’oxygène. Mais pourquoi donc la plage ferme-t- elle si «tôt» ? Lieu de rencontre privilégié, on devrait pouvoir y rester entre amis au moins jusqu’à 4 heures du matin. En fait, idéalement, il ne devrait pas être nécessaire de la fermer.

Malheureusement, suite à des abus inadmissibles et récurrents commis par une petite minorité, la grande majorité des jeunes (et moins jeunes !) sont priés de «bâcher» à 22 heures. Quel gâchis! Ne serait-il pas plus judicieux de demander aux gardes de passer régulièrement pour vérifier que tout se déroule bien, voire de rappeler quelques règles de respect minimum (déchets dans les poubelles, pas trop de nuisances sonores, etc), quitte même à prendre les noms de certains fêtards qui s’engageraient à laisser l’endroit en bon état plutôt que de contraindre les gens de quitter les lieux alors qu’ils passent une soirée agréable ?

Lors de ces tournées, il faudrait – d’accord, c’est une triste réalité – aussi vérifier que personne n’ait besoin d’aide médicale suite à des abus. Peut-être faudra-t-il aussi prévoir et c’est regrettable d’ailleurs – surtout les week-ends – un passage de contrôle et surtout s’assurer que les poubelles soient accessibles aux suivants avant que les familles viennent se baigner pour éviter un trop grand désordre le lundi matin.

Cette nouvelle politique coûterait-elle beaucoup plus cher que la situation actuelle où des tournées sécuritaires sont déjà facturées et des dégâts annexes payés ? A l’heure où l’on se plaint d’un fort taux de chômage et que les emplois de solidarité devraient être créés, il serait éventuellement possible de trouver une solution élégante.

Notre société est de plus en plus «policée» et laisse de moins en moins de fantaisie, de lieux pour s’amuser. La frustration d’être renvoyé peut engendrer des dégâts - injustifiables par ailleurs - un peu plus loin et du tapage plus près des habitations. Mieux vaut laisser quelqu’un qui aurait trop bu dormir sur la plage plutôt que de le faire renverser par la première voiture venue...

Les habitudes ont changé. Il y a trente ans, on rentrait à minuit, aujourd’hui, c’est l’heure de sortie ! Finis les contes de fées à la sauce Cendrillon. Soyons réalistes et adaptons les usages à la réa- lité plutôt que de frustrer des gens inutilement.

Mais, dans cet élan, soyons suffisamment fermes pour imposer les règles de respect et de propreté indispensables pour que tous puissent profiter des lieux de jour ... comme de nuit !

A.L. Berger-Bapst 

auteur : Anne Lise Berger-Bapst

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