28.02.2012 par SZ
num.216 mars 2012 p.16
Un « Journal de Versoix » ressurgit après 50 ans

Adressé par la mairie, un courrier surprenant est arrivé récemment dans la boîte aux lettres du Versoix-Région. Son contenu? Deux exemplaires identiques d’un « Journal de Versoix et des environs » datés du 16 janvier 1964. De mémoire des membres du Versoix-Région- même les plus âgés, que la rédaction me pardonne- on ne se souvenait pas d’une telle gazette hebdomadaire. Pour la petite histoire, ils ont été retrouvés dans la doublure d’un fauteuil. Les exemplaires, à manier avec grand soin, s’effritent comme un millefeuille et portent sur eux des traces de liquide, comme si on les avait lus dans le bain avant de les ranger dans son fauteuil pour les cinquante prochaines années.
Georges Savary, président du Patrimoine versoisien a mené sa petite enquête auprès de Raymond Perroud qui a travaillé de nombreuses années à l’Imprimerie de Versoix. Ce dernier a fait savoir que « Paul Loosli, le propriétaire de cette imprimerie avait lancé le « Journal de Versoix » qui ne lui a guère rapporté d’argent, plutôt le contraire. Il a vendu ce titre aux Editions Chérix et Filanosa, à Nyon, lesquelles lançaient « l’Echo du Petit-Lac » et ne voulaient pas de concurrence. »

Que se passait-il en ce 16 janvier 1964 ?

Sur la première page du journal, l’abbé Falquet passe en revue les trésors de peinture de l’église de Prégny. On apprend ensuite que la neige est tombée en grande quantité dans la région et « qu’un point critique pour les automobilistes est la rampe de la gare qui permet à l’observateur amusé de suivre un ballet cocasse de voitures en déroute. » Mais aussi que les gens font de la luge sur le chemin de Pont-Céard fermé à la circulation. Une sacrée piste, comme on peut imaginer. En page quatre (la dernière), une critique de film présente la nouvelle production de la Mirisch Company « Les Rois du soleil », avec Yul Brynner en puissant chef indien. Du reste, on cherche une « secrétaire-sténo-dactylo » pour la future installation de l’Observatoire de Genève à Versoix et la bibliothèque communale est (seulement) ouverte le mardi de 16h à 19h. Toute une époque.

De l’importance du journalisme local

Certes les individus aiment connaître les frasques de DSK ou saisir les enjeux des présidentielles américaines. Mais en tant que citoyens, ils ont aussi besoin de savoir comment, et avec quelle acuité, leurs impôts sont dépensés au niveau communal ; pourquoi le parcage autour de chez eux va devenir un enfer (ndlr : à propos, la mairie cherche en ce moment à engager « un contrôleur de stationnement »…) ; et enfin quels sont les prochains concerts qui vont le divertir au bar du coin. Un article paru dans « La Côte » du 2 février dernier vantait justement le mérite des gazettes locales que chérissent les habitants. La commune de Versoix peut se targuer là de bénéficier d’un journal mensuel plutôt étoffé, comparé aux petites gazettes trimestrielles ou aux simples tous-ménages occasionnels - voire à rien du tout - de certaines communes vaudoises. Les candidats motivés pour pondre un journal ne semblent pas courir les rues. Longue vie aux journaux locaux donc ! Et s’il arrive que les propos du Versoix-Région fassent hérisser les cheveux de nos élus, n’est-ce-pas là un signe que le journal fait son travail ?

Comment ne pas terminer cet article par remercier celles et ceux qui soutiennent le Versoix-Région et encourager d’autres à le faire, si l’envie les titillait.

A tout hasard…

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Sandra Zanelli

auteur : Sandra Zanelli

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