18.05.2012 par MJ
num.219 juin 2012 p.01
Edito 219

Si j’étais

Si j’étais riche, je décorerais Versoix!

Si j’étais Goliath, je respecterais David, on ne sait jamais !

Si j’étais Victor Hugo, j’aurais écrit ce poème, semblable à un « Oceano Nox » urbain, mais en mieux, ça va de soi :

Oh, combien de familles, combien de touristes !
Qui sont partis joyeux sur la route de Suisse
Ne sont plus revenus, voyant à l’horizon,
Dressée vers le ciel une décoration !

Combien de visiteurs, avec leur équipage
Sont repartis déçus devant ce paysage
Masquant une fontaine,  d’une place en vue !
Telle une pyramide,  une coque perdue !
Voyageur en passant  ton regard s’est chargé,
Tu as saisi l’esquif  mais perdu la beauté.

Nul ne sait votre but,  sur ce morne bitume,
Vous roulez à travers  d’immenses étendues.
De hameaux en villages,  découvrant de beaux lieux,
Des ronds-points décorés qui enchantent les yeux,
Des décors chatoyants et des places de choix,
Mais hélas voyageur, ce n’est pas à Versoix.

La Commune de Versoix a enregistré un bonus de quelque six millions de nos francs au cours de l’année passée.

Serait-ce trop demander qu’une minime partie de ce colossal bonus soit destinée à enchanter nos yeux et serve à décorer nos places villageoises avec d’autres choses que du matériel de récupération, des rondelles de vieux bois ou des morceaux de feraille ?

Oui, si j’étais riche, je décorerais Versoix !

auteur : Michel Jaeggle

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