19.05.2012 par ro
num.219 juin 2012 p.11
Paroles aux partis : Les Verts

Retour sur la soirée d’information du 2 mai sur le Plan Stratégique de Développement : à quelle sauce les Versoisiens vont-ils être apprêtés ?

Le menu : accueillir, à l’horizon 2040, 5’000 habitants et 1’400 emplois. Cet afflux est prévu par le Projet de l’agglomération franco-valdo-genevoise, qui devrait compter, d’ici là, 250’000 habitants de plus qu’actuellement, dont au moins 100’000 imposés au canton par la Charte transfrontalière.

La sauce : densification/développement des zones dites des Colombières et du Molard, urbanisation des zones actuellement agricoles de «chez Pélissier» et des «Grands Champs».

Genève n’a pas besoin de 100’000 habitants de plus. Ni de places de travail qui ne résorbent pas le chômage. Notre canton a besoin de logements pour pallier à la pénurie actuelle, mais l’exacerber en voulant héberger ce qui est prévu est un non-sens. S’il ne s’agissait que de loger nos enfants, le canton aurait suffisamment d’espace sans les déclassements prévus ci-dessus : la natalité résidente n’augmente pratiquement pas. C’est le «solde migratoire», résultat de l’attractivité de la région genevoise (fierté de nos édiles), qui donne ces chiffres (www.ge.ch/statistique). Les entreprises séduites arrivent avec une grande partie de leur personnel mais n’engagent que peu de main-d’œuvre locale.

Si une zone de la région a besoin de se développer, c’est bien la zone frontalière française. C’est celle-là qui manque cruellement d’emplois; c’est elle qui perd ses infirmières, attirées par l’Eldorado voisin.

Et après ?

Qu’en sera-t-il en 2060 ?

Les Versoisiens doivent-ils envisager, impuissants, une ville de 30’000 habitants sur son territoire communal, s’étalant toujours plus sur sa zone de verdure ?

Chaque heure, 11 hectares de zone agricole sont perdus en Suisse par l’urbanisation.

La surface d’assolement genevoise n’a déjà plus le minimum requis.

Certains habitants se sont demandés, le soir du 2 mai passé, comment ils se voyaient encore vivre à Versoix dans l’avenir qu’on lui prépare.

JF Sauter, CM

auteur : rédacteur occasionnel

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