21.08.2012 par ro
num.221 sept. 2012 p.05
El final del Camino

En Espagne, le Camino c’est la chaleur torride, les pèlerins qui se lèvent à cinq heures pour avancer dans la fraîcheur du matin et souffrir sous le soleil de plomb l’après-midi… J’ai abandonné ma super-pèlerine, le sac devenait si lourd. C’était sans savoir le climat de Galicie et ses pluies torrentielles ou intermittentes ! On s’y fait, on avance aussi… De villages rénovés ou quasi abandonnés en villes historico-industrielles, de campagnes très agricoles en forêts d’eucalyptus… jusqu’à quatre kilomètres de Santiago, rien n’indique notre mythique objectif. Alors, au Monte Gozo, l’ambiance pèlerine commence à vibrer à la vue de la ville où d’ailleurs on peine à trouver les tours de la cathédrale au milieu des immeubles…Il reste dix kilomètres jusqu’à la célèbre place… Joies, danses, photos, chants, chaque arrivée de chaque pèlerin est une allégresse.

Et les rituels commencent : acquérir son « diplôme de pèlerin », la Compostella ; rendre grâce dans la cathédrale frémissante de monde ; toucher l’épaule du saint ; laisser monter au ciel sa prière comme un parfum devant le saisissant balancement du « bote fumeiro », l’encensoir géant qui traverse le transept jusqu’aux voûtes. Aller jusqu’à l’océan, à Finistera, jusqu’au phare, brûler ses vêtements et devenir un « homme neuf » ! Vivre un coucher de soleil et faire la fête autour d’un feu sur la plage… Puis rentrer chez soi, lentement, en douceur, avec tant de souvenirs, et tout son chemin intérieur, et peut-être cette phrase taguée sur un container : El final del Camino es el principio de tu destino. Mais habitée surtout de cette grande reconnaissance d’avoir accompli mon Chemin et d’avoir été portée par vos pensées et vos prières.

auteur : rédacteur occasionnel

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