14.10.2012 par ALBB
num.223 nov 2012 p.04
0.7 en coups de cœur

L'objectif d'investir 0.7 % du PIB (ou dépenses de fonctionnement des entités publiques des pays développés), à l'aide au développement fixé à Rio en 1992, n'est de loin pas atteint, quand bien même de nombreuses lois l'aient inclus. Il est par contre reconnu que l'aide privée dépasse de loin l'étatique, principalement grâce aux expatriés qui envoient des sommes considérables à leurs proches.

Il y a également des personnes sensibles aux problèmes qui créent des micro-associations couvrant un projet précis mené à bien, voire même des "coups de coeur" tel que décrit dans cet article.

Passionnés de voyages, de cinéma et de contacts humains, Monique et Bernard Fracheboud ont à plusieurs reprises visité l'Asie. Avant le départ, ils remplissent leurs valises de matériel difficile à trouver sur place tel que lampes de poche solaires, pansements, vaisselle en plastique, et réunissent, aussi grâce à leurs amis, de l'argent pour acheter sur place des cahiers ou crayons à distribuer au gré de leurs périples, dans des zones reculées.

C'est ainsi qu'au Cambodge, Thaïlande, Viet Nam, Sri Lanka, Birmanie ou Laos, ils ont distribué équitablement du matériel aux enseignants de villages difficilement accessibles.

L'expérience au Laos a été particulièrement intéressante et le film qu'ils ont tourné est projeté lors du Festimage à Versoix le samedi 10 novembre à la salle Lachenal à 14h30. Ils ont pu constater que les enfants étaient régulièrement scolarisés dans les villes, mais que la situation était plus compliquée dans les campagnes où les écoles sont parfois à plus de 10 kilomètres des hameaux, et que les petits enfants n'arrivent tout simplement pas à s'y rendre à pied. Dans ces régions, il paraît plus important aux parents d'apprendre à leurs enfants des tâches telles que vannerie, agriculture, etc., qui leur permettront de vivre de façon indépendante à long terme.

Le crayon est une richesse là-bas : chaque écolier en reçoit un et s'il le perd, ne peut plus revenir à l'école, raison pour laquelle les enseignants étaient ravis d'en recevoir afin de pallier ce problème. Comme les écoliers mangent (voire dorment sur place vu l'éloignement de leur domicile), la vaisselle en plastique est très utile aussi.

Avec les guides sur place, les dons et achats sont soigneusement sélectionnés : crayons et non des stylos, cahiers, etc. Villages ou régions ne bénéficiant pas encore de l'aide d'autres ONG, les pesées d'intérêt méritent une réflexion poussée.

Prochainement, ils comptent y retourner avec l'idée d'acheter non pas une, mais plusieurs chèvres pour un village. Ces animaux sont précieux pour la vie de tous les jours et en offrir un troupeau permet à la communauté de le partager, évitant qu'une seule famille se l'approprie (avec un risque de conflits). D'autre part, bien géré, un cheptel est source de revenu et de développement pour la région.

Ainsi, ce couple part les valises et poches pleines et revient le cœur rempli de bons souvenirs, de contacts inoubliables et de pellicules à partager avec tous ceux qui ont envie de découvrir des pays magnifiques. Quel bel échange !
 

auteur : Anne Lise Berger-Bapst
 
 
 

<< retour