23.11.2012 par ro
num.224 déc. 2012 p.11
Parti socialiste et progressiste

Versoix entend-il rester une cité-dortoir périurbaine ?

Lors du dernier conseil municipal, Monsieur Patrick Malek-Asgar, Conseiller administratif, privilégiant jusqu’ici les dépenses de la commune par une prudence excessive, s’est empêtré dans des explications oiseuses pour faire passer le budget 2013 qui prévoyait un d’abaissement de centime additionnel.
Les arguments de l’entente en faveur de cette baisse sont toujours les mêmes, « il faut rendre à la population ce qu’elle a versé de trop ». Lors de la délibération, les conseillers municipaux du PLR et du PDC ainsi que du MCG, ces derniers ne se sont pas exprimés formellement sur ce sujet, ont accepté le projet de budget 2013. En revanche, les Verts et les socialistes-progressistes l’ont refusé.
Cette baisse aura un impact minuscule pour la majorité de ses contribuables, quelques dizaines de francs par année. Ceux qui en bénéficieront seront les grandes entreprises et les Versoisiens les plus favorisés. En revanche, la commune perdra chaque année Fr. 500'000.

Durant cette année, la commune a-t-elle engrangé un gros boni ou le nombre de places de travail a-t-il été doublé ou triplé à Versoix ? Non, malheureusement. Nous ne comprenons pas dès lors l’intérêt d’abaisser à nouveau, après 2011, le centime additionnel, qui sert directement au financement du fonctionnement des crèches, à l’embauche de plus de policiers municipaux, à un service de voirie performant pour une commune propre et riante, à des subventions aux associations, etc.

En l’état, il aurait été plus sage de maintenir le niveau actuel de la fiscalité eu égard aux nombreux projets à financer et aux incertitudes pesant sur les recettes et charges futures de la commune : la croissance de l’économie genevoise est faible, la disparition prochaine de la taxe professionnelle (- Fr 1 million), le transfert de charges du canton aux communes et le versement en 2014 d’un montant de Fr 2 millions à la Caisse d’Assurance du Personnel Communal (CAP).

Le plan des investissements pour 2013 s’élève à Fr 24 millions. Si tous les projets devaient se concrétiser, l’insuffisance de la capacité d’autofinancement de la commune se monterait à Fr 20 millions. Mais, ne vous faites pas de souci, les partis de l’entente veilleront au grain et un grand nombre de ceux-ci ne verront pas le jour avant 4 ou 5 ans.

Lors des prochaines années, il faudra pourtant en grande partie porter nos efforts sur la rénovation de nos infrastructures, celle-ci pouvant rencontrer des oppositions et des retards qui sont généralement plus onéreux que la construction à neuf !
Ce n’est pas notre fiscalité qui a rempli notre escarcelle, mais bien le manque de volonté qui a bloqué tout projet ou toute construction utile à la population (une piscine couverte, une salle omnisports et/ou polyvalente, une maison de quartier à la Pelotière, etc.). L’attractivité de la commune passe par des améliorations de son infrastructure et par des projets ambitieux. Osez franchir le pas, privilégiez le courage et l’audace et, de grâce, je m’adresse ici : « au Conseil administratif et aux partis de l’entente", ne vous abreuvez pas comme vous l’avez fait jusqu’à aujourd’hui par une prudence excessive ! Sinon, Versoix continuera à rater le train et à rester ainsi une cité-dortoir périurbaine.

Patrice Marro
Président

auteur : rédacteur occasionnel

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