12.03.2013 par ALBB
num.227 avril 2013 p.01
Ca Faut l'Faire

Lundi 11 mars, 2ème anniversaire de Fukushima ? Non, jour choisi par nos chers (= onéreux) CFF pour nous expliquer qu'ils se portent mieux que ce que le "qu'en dira-t-on" prétend. Ils sont vexés que la presse évoque trop régulièrement déraillements et autres pépins, alors que "tout ne va pas si mal". De là à dire que les journaux ne racontent que des bobards, il n'y a qu'un pas.

Lundi 11 mars, grand jour pour les passagers aussi ! Départ en voyage d'études, camp de ski … ou tout simplement pour le travail. Les passagers qui attendaient le train de 6 heures et des poussières pour Genève n'en sont pas revenus. En fait, surtout, ils ne sont pas partis : une voix synthétique (pas sympathique donc) annonçait sans crier gare que leur convoi était supprimé ! Sans excuse ni explication aucune !

Alors, on improvise avec des familiers devenus taxis avant l'aube ou (nom connu de la rédaction) on enfourche son vélo avec tout son matériel de ski et ses affaires pour une semaine pour rejoindre Cornavin afin d'être à l'heure au rendez-vous pour accueillir ses élèves. Qui a dit que l'enseignement était un métier de tout repos ? C'est plutôt sportif !

Une autre anecdote, ancienne il est vrai, mais qui vaut le détour (c'est le cas de le dire). Un soir, le conducteur du train venant de Genève a oublié de débloquer les portes à Pont-Céard. Les usagers n'ont tout simplement pas pu sortir des wagons. Lorsqu'ils ont actionné l'interphone pour signaler le fait au mécanicien, on leur a répondu de … Olten (en frallemand). Autant dire que d'ici que le contact ait compris de quoi il s'agissait, le train était arrivé à Mies.

Cela arrive de temps à autre… Faut juste ne pas dépendre du service à ce mauvais moment. Un retard, une correspondance manquée peuvent représenter un avion raté ou, pire, un entretien d'embauche annulé.

Autre question (im)pertinente : à quoi servent les wagons 1ère classe dans les trains régionaux ? Ils sont (presque) toujours inoccupés. Y a-t-il des sièges de cette catégorie dans les bus ou trams ? Les bétaillères qui emmènent travailleurs et écoliers sont tellement pleines aux heures de pointe qu'il est impossible de ne pas squatter les places privilégiées de cette "zone interdite". Sans cette solution de sauvetage, certains resteraient sur le quai. La "première" est justifiée pour de longs trajets, pas pour les parcours de moins d'une demi-heure. A quand des convois plus longs, une meilleure cadence, afin de satisfaire la clientèle de plus en plus nombreuse ?

Il faut encore rappeler que le prix des billets ne couvre qu'une partie des frais. Le solde est payé par les impôts et coûte des milliards (voir la convention qui lie la Confédération et les CFF sur www.versoix-region.ch).

Les CFF vont à vau-l'eau. Y'a qu'à demander à la Venoge ce qu'elle en pense. Les circuits "pètent les plombs" laissant en rade des centaines de personnes à chaque fois. Un arbre qui tombe ou un accident de personne, tout le monde peut comprendre, mais la liste des incidents à la pelle qui se suivent et ne se ressemblent pas est inacceptable. Les tarifs augmentent inversement proportionnellement à la fiabilité. Personne n'est dupe.

Pourtant, les trains sont un trait d'union entre les régions, un atout indéniable pour notre pays, tant pour les travailleurs que les touristes. Les CFF étaient comme une carte de visite de notre pays. Malheureusement, elle s'écorne au gré des problèmes. Il faut absolument que les responsables en prennent conscience et cessent de raconter des histoires. Il est temps qu'ils remontent leurs manches pour vraiment améliorer la situation. Finies les promesses et les fausses excuses, place à l'action !

auteur : Anne Lise Berger-Bapst

<< retour