15.03.2013 par GS
num.227 avril 2013 p.03 Quartier de la Scie, le renouveau. 1/2
Le quartier de la Scie va subir une cure de rajeunissement. C’est le moment de faire un petit retour en arrière sur cette partie du territoire de la commune qui va se transformer pour faire place à une zone d’activité artisanale et commerciale.
Vraisemblablement créée par Pierre-Louis Bauly, en 1865, une scierie fut construite au bord de la Versoix, alimentée par un bief. En 1869, le cimetière protestant devenu trop exigu, a été désaffecté et le chemin s’appela alors: Chemin de la Scie. La scierie fut ensuite exploitée par Jacques Ramseyer. Cette entreprise prit une grande extension lorsqu’elle passa dans les mains des frères Eugène et Louis Bopp. Entre 1920 et 1940, ils occupèrent une trentaine de collaborateurs. Cette maison était connue dans toute la région pour son savoir-faire jusqu’à la fin des années 1960 ; la scie ne fonctionna plus dès lors. Reprise par la société Sarkos SA, active dans les emballages, cette menuiserie et caisserie fut détruite par un incendie en 1982. Près du pont, la grosse bâtisse de l’ancien péage, appelée La Profonde, était occupée par le relieur Mégevet. En ce début du vingtième siècle, le quartier ne comptait que quelques habitations dans cet espace qui était alors occupé par des parcelles de jardins. Vers 1925, l’entrepreneur André Ferrari est autorisé à créer un chemin pour mener à sa villa, à la condition d’en fermer l’accès par un « chabouris ». Il loue à la commune l’ancien cimetière pour en faire un dépôt. Ce chemin deviendra le chemin de l’Ancien-Péage. Entourée de sa haute haie de thuyas, la petite maison de Virginie Reymond est toujours là. Celle qu’on surnommait la Mère Adam est restée dans les mémoires. Les cheveux en bataille, poudrée comme on savait le faire à la Cour de Versailles, elle animait avant guerre le quai de Versoix où elle avait son commerce de location de canots. Dans la maison voisine, le peintre et sculpteur Edgar Favez y pratiquait son art. Vers la fin des années cinquante, des changements s’annonçaient. Le projet de la nouvelle route qui devait traverser Versoix occupait les conversations. Chacun y allait de son idée : pont, tunnel, tranchée couverte, de quoi occuper ingénieurs et politiciens. Le serpent de mer remontait à la surface. A suivre.
auteur : Georges Savary
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