Jean Leyvraz
26.03.2013 par ro
num.227 avril 2013 p.14
Jean Leyvraz fête ses 100 ans

Versoix a compté plusieurs centenaires. Ce sont des personnes qui s ‘étaient établies dans notre ville le plus souvent dans la seconde moitié du XXe s. Mais les « anciens Versoisiens » ne sont pas nombreux. Jean Cartier, né le 31.7.10 et ayant toujours vécu à Versoix, était le plus ancien, il est décédé le 2.3.2010.

Jean LEYVRAZ naît le 25 mars 1913. Sa famille arrive à Versoix le 8.5.1920, elle s’y installe définitivement le 28.11.1923 après un bref séjour à Vésenaz.

Originaire de Rivaz/St.Saphorin/VD, il est l’aîné d’une fratrie de trois garçons (son frère André est adjoint au maire de Versoix en 1955 pour quatre ans et devient en 1960 Chef de la Police genevoise pour quinze ans).

Jean Leyvraz épouse en 1943 Monique Challier. Ils élisent domicile au chemin de Villars dès 1948, adresse qui est toujours la leur. Ils ont quatre enfants : Françoise, Philippe, Jean-Claude et Michel.

Sur le plan professionnel, Jean Leyvraz travaille d’abord dans le secteur tertiaire. Il se lance en 1946 dans le difficile domaine du négoce en vins. Au bénéfice d’un certificat fédéral d’œnologie, il administre ou dirige nombre de sociétés dans ce domaine. Il fonde sa propre entreprise en 1968. Ses caves sont sises en ville, à Villereuse. Mais l’Etat procède dans ce quartier à un remaniement urbanistique qui contraint en 1970 cet artisan, faute de locaux, à une reconversion professionnelle. Jean Leyvraz revient, après 24 ans d’une carrière brillante dans le domaine des vins, au secteur tertiaire : c’est à la régie immobilière de la Direction du Crédit Suisse à Genève. Jean Leyvraz prend sa retraite en 1977.

Mais il est aussi connu dans plusieurs domaines, témoins de son ouverture d’esprit et de son engagement personnel. Il est membre pendant 8 ans du Consistoire de l’Eglise nationale protestante de Genève. Il est également, dès 1944 et pendant 20 ans, Conseiller de Paroisse puis Président de ce Conseil à Versoix. Il est également Conseiller municipal, pendant 8 ans, représentant avec distinction, sagesse et sens du consensus le Parti Libéral. Sur le plan sportif, il est membre fondateur en 1951 (avec Marc Antoine Schaub, Eugène Bopp et Mlle Bera) du Tennis Club de Versoix, c’est lui qui fait passer en 1953 le court de tennis de la campagne Bordier (au chemin des Colombières, sur terrain privé) au chemin du Levant sur territoire communal. Quand les vestiaires de ce club sont construits « en dur », Jean Leyvraz, sans nostalgie aucune mais pour le plaisir, rachète et dépose le vénérable cabanon du club dans le jardin de sa villa.

A 100 ans, Jean LEYVRAZ témoigne d’une remarquable vivacité d’esprit et d’un physique encore solide. Vous le rencontrez journellement sur le chemin qui longe le canal de Choiseul, engoncé dans sa chaude veste d’hiver, son chapeau enfoncé sur la tête et à la main le bâton qui lui sert surtout à éloigner les trop nombreux chiens en liberté qui parcourent cet espace public.

A la question :

«Quels sont les événements mondiaux qui, pour vous, ont marqué ce siècle d’existence ? »

il répond :
- La mobilisation en 1939, j’ai été convoqué parmi les premiers. Et bien sûr, l’armistice, en mai 1945, que j’ai fêté avec mon épouse à Berne, une ville amorphe pour l’occasion alors qu’on chantait et dansait à Genève.

Quel est à Versoix votre plus ancien souvenir

- Je crois que c’est le tram, disparu en 1925, avec sa plateforme arrière aérée. J’ai aussi le souvenir de M. Garcin, Secrétaire de Mairie. Et celui de M.Naine, le père de Paul, qui était notre propriétaire quand nous habitions Versoix-la-Ville. J’ai enfin le souvenir délicieux du Café des Chasseurs, Restaurant Roess, à La Bâtie, une grande adresse.

Si nous vous demandons enfin de citer les personnalités qui vous ont le plus impressionné au cours de votre existence ?

- Il y a eu le pasteur de Pury, arrêté à Lyon par les Allemands pendant la guerre et qui a été accueilli à Genève dès sa libération. J’ai été impressionné par deux autres pasteurs célèbres, les pasteurs Boegner et Visser’t Hooft (devenu en 1948 Secrétaire général du Conseil Œcuménique des Eglises): ils avaient donné une conférence formidable à la Salle de la Réformation, une salle pleine à craquer pour l’occasion, un grand moment.

Nous félicitons Jean LEYVRAZ de cet anniversaire prestigieux, lui souhaitons encore de belles années au bénéfice de l’énergie intellectuelle et physique qui l’habite, et assurons les siens de notre considération et de notre affection.

GR

auteur : rédacteur occasionnel

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