11.10.2013 par ALBB
num.233 novembre 2013 p.05
Poste : rentabilité recommandée

Saviez-vous que les facteurs ne doivent plus apporter les recommandés aux destinataires ? En effet, pour améliorer (= rentabiliser) le service, il est compté 3 minutes par allée d'immeuble. Le préposé doit donc "sonner" la personne avec l'interphone afin qu'elle vienne chercher son pli et signer … sauf s'il s'agit d'une personne âgée ou qu'elle a charge de jeune enfant.

Comment le sait-il ? Mystère, je n'ai pas découvert de signe sur les boîtes et, vu le tournus des employés, il est peu probable qu'ils aient le temps de repérer leur clientèle.

Certaines décisions prises pour rentabiliser le service étaient logiques. Par exemple, une seule tournée par jour, lorsque la majorité des gens part toute la journée pour travailler était indiscutable. D'autres, telles que de ne pas livrer les plis inscrits à la porte, ne me semblent pas adéquates.

Par ailleurs, la taxe d'un courrier recommandé, pardon "inscrit" couvre largement de quoi payer le déplacement du facteur jusqu'à la porte du destinataire.

Les facteurs qui ont choisi leur profession par amour pour le contact humain doivent être déçus. Les nouveaux procédés ont pour conséquence une incompréhension des clients qui se solde par des mécontentements auxquels ils doivent faire face. La direction qui prend les décisions bien à l'abri dans ses bureaux feutrés est loin des réalités du terrain.

Alors, la prochaine fois que vous devrez descendre signer le reçu d'un envoi, n'en voulez pas au facteur ! Le pauvre, il n'en peut rien. Il ne demande qu'un merci, un sourire ou les deux, dernier vestige du contact humain, une des facettes de la profession qu'il a choisie.


 

auteur : Anne Lise Berger-Bapst

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