20.11.2013 par AP
num.234 décembre 2013 p.07
Stéphane Kamenan, poète versoisien, prix du Meilleur Jeune Poète européen

La poésie… Pour certains, cela évoque un sentimentalisme fleur bleue, pour d’autres, une façon unique d’exprimer ses sentiments. Chacun a sa propre vision de ce genre littéraire. Avec l’avènement de l’art contemporain, la poésie moderne a pris une nouvelle forme, se libérant parfois des contraintes stylistiques exigeantes. A la vue de ce changement, les plus nostalgiques regrettent les œuvres des grands auteurs classiques, et préfèrent se réfugier dans les écrits du passé.

Mais pas besoin de regarder si loin. Et si le talent se cachait au coin de votre rue ? Si le nouveau Victor Hugo se terrait dans votre ville ? Portrait d’un poète versoisien.

Méditation

Stéphane Kamenan a dix-neuf ans. Son arrivée à Versoix, il y a cinq ans, coïncide avec ses débuts dans l’écriture. Mais il ne peut pas expliquer la raison pour laquelle il a commencé. « Moi-même, je n’arrive toujours pas à comprendre. Il y a cinq ans, je ne m’imaginais pas prendre un stylo et écrire un vers. Ça m’est arrivé de façon soudaine, et depuis, je ne fais qu’écrire. » Stéphane se lance alors, sous les encouragements de sa prof de littérature. Le premier poème qu'il écrit est beaucoup apprécié par ses camarades de lycée. Depuis ce premier succès, il ne s’arrête plus. Impressionnée par son talent, son institutrice le pousse à mettre son talent à l’épreuve. En faisant des recherches sur Internet sur les différents concours dans ce domaine, le jeune homme découvre le CEPAL (Centre Européen pour la Promotion des Arts et des Lettres).

Stéphane tente donc sa chance et envoie ses textes à l’association culturelle. Ne se contentant pas d’une catégorie, il fait concourir ses écrits dans plusieurs catégories. Parmi ceux-ci, un de ses manuscrits obtiendra une mention pour le meilleur titre, mais on lui conseille de le retravailler. Dans la catégorie poésie, « Méditation », un poème qu’il a écrit un an auparavant et qu’il a envoyé très peu retravaillé, presque brut. Dans ce texte, il médite sur des thèmes bien connus des auteurs classiques : le Spleen et l’Amour. « Je pense qu'un poète qui ne ressent pas l'Amour n’est pas un écrivain, mais juste un phraseur, parce que tout part de l’Amour.» explique-t-il quand on lui demande d’où est venue l’inspiration.

Ecrire pour le monde

Et son expérience avec le CEPAL ne se soldera pas par un échec : en juillet, un coup de téléphone lui annonce que le jury lui décerne le Grand Prix du Meilleur Jeune Poète (entre 16 et 22 ans) pour son poème « Méditation ». Si le jeune homme reconnait s’être attendu à un prix, il est surpris d’être en tête de classement. Lors de la remise des prix, on le félicite pour son style, étonnant pour son jeune âge. Certains vont jusqu’à le qualifier de « nouveau Victor Hugo noir ». Cette victoire lui permet d’entrer en contact avec des maisons d’édition. Et Stéphane ne compte pas laisser passer cette chance de se faire lire davantage : il prépare en ce moment un recueil de poèmes, une pièce de théâtre, ainsi qu’un roman !

Mais l’ambition du poète ne s’arrête pas là. Alarmé par le manque d’intérêt pour la lecture des jeunes de sa génération, il aimerait faire son possible pour transmettre cette passion, qui lui a apporté beaucoup. Pour ce faire, Stéphane envisage de prendre contact avec divers journaux, afin de pouvoir y publier régulièrement ses écrits. Il espère qu’en voyant chaque semaine un poème dans leur quotidien, les jeunes seront poussés par la curiosité. Objectif ambitieux, que Stéphane justifie par sa philosophie : « Je n’écris pas pour moi mais j’écris pour le monde. Je transmettrai tout ce que j’ai a transmettre, jusqu’à ce que je n’aie plus rien à dire et que l'Eprit poétique me quitte. »

 

 

auteur : Anouk Pernet

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