21.11.2013 par JP
num.234 décembre 2013 p.01
Pelotière café-rencontre

 
Le Projet Passerelle tiendra-il (ses promesses)?

Dans la soirée du mardi 19 novembre, le quartier de la Pelotière inaugurait son café-rencontre. Les autorités communales ont présenté le projet comme étant une solution pour la cohésion sociale et la réduction du chômage, avoisinant « 60 à 80% » selon la Présidente de l’association de la Pelotière Mme Touré. Aura-t-il l’effet escompté ?

Une centaine de personnes avaient fait le déplacement, dans le nouvel aménagement de 120m2, mis à disposition du millier d’habitants résidant dans le quartier. Un espace existant déjà en 2003, mais en rénovation depuis le mois août dernier. Une structure trois fois plus grande que la précédente, créée par le Conseil municipal, et soutenue de l’Etat et la Confédération. Elle a pour objectif de mettre en place une vie de quartier, développer l’entente sociale et l’intégration via le Projet Passerelle. Le plan du projet s’élève à 509'000 Frs sur quatre années (2012-2015). il comprend des activités linguistiques, des animations pour les jeunes et une base de recherche d’emploi avec l’aide de l’assistante sociale de la commune (Fase).

Un dernier partenaire social, l’Association Dutoit propriétaire majoritaire du site de la Pelotière a permis d’élaborer le bâtiment sur une zone difficilement constructible. M. Marti est un des acteurs, cet ancien du quartier a toujours vécu ici. Il se définit lui-même comme étant un homme de cœur et cela se ressent. Il a partagé dans son immeuble un local pour tous les habitants. Il souffre en entendant les propos relatés par d’autres médias « Les journalistes viennent ici en alimentant le problème, mais n’apporte pas la réalité du terrain, la vérité de ce quotidien pas facile pour tous. Ce quartier est mal né, il servait d’immense dortoir. La mixité reste un cadeau, 60 nationalités représentées c’est une chance et non un poids », affirme le généreux personnage.

L’actuelle Présidente de l’Association des Habitants de la Pelotière, Mme Touré, veut développer le « vivre ensemble ». Elle rappelle que la précarité et le chômage élevé peuvent aboutir à des destins tragiques, mais la symbiose de son quartier lui donne des perspectives encourageantes. Cette ex-parlementaire tchadienne défend son quartier becs et ongles "Nous partageons tout ensemble, personne ne meurt seul". Notre pauvreté c’est notre richesse, quand je vois le respect entre nous, cela donne de la force. Nous parlons de cité maudite, bien au contraire, elle est bénie. Le mélange c’est notre dynamisme », conclut la femme, qui définit sa politique comme venant du cœur. Le quartier est un exemple d’humanité, et ce local, un espoir pour tous de sortir de cette misère sociale.
Le Projet Passerelle sera-t-il un tremplin réel ? La réponse, personne ne peut la confirmer pour l’instant.

auteur : Julien Payot

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