19.10.2010 par ALBB
num.203 nov. 2010 p.24
Place du Bourg : les poubelles en terrier Des explications s'imposent

Sur la place du Bourg, devant les boutiques "Tamara" et "Un livre un jouet", la Commune a fait installer un double container en terrier afin que les habitants du Bourg puissent mettre leurs déchets en un seul lieu. En effet, les ruelles sont étroites à cet endroit et elles étaient encombrées de nombreux containers plus petits : le camion poubelle avait de la peine à manoeuvrer.

Deux gros réservoirs de 5 m3 chacun (la contenance de 12 à 13 containers généralement utilisés par les régies pour les immeubles) permettent de diminuer le passage de camions et gagnent du temps lors des tournées. Bien sûr, le véhicule adapté à cette nouvelle manière de stocker les déchets est différent et il passe deux fois par semaine, les mardis et vendredis.

L'endroit a été choisi parce qu'il n'empiétait pas sur la place proprement dite (des projets de réfection seraient prévus à moyen terme) mais aussi parce que c'était central. Malheureusement, il n'était pas possible de les installer à côté du centre de recyclage. En effet, cela ne saute pas aux yeux, mais ce dernier est situé ... sur un pont ! Creuser un terrier dans le canal de la Versoix n'aurait pas été faisable et ce fait a été confirmé par plusieurs commissions.

L'emplacement de la place du Bourg a été écarté parce que la commune envisage à moyen terme de la réaménager. Rappelons que cet endroit avait été créé il y a 25 ans environ et que sa vocation était d'être un lieu de rencontre, pas un parking ! Les pavés sciemment choisis ne sont pas conçus pour supporter du trafic.

Bien sûr, ces containers ont été très controversés. Personne ne voudrait voir une telle installation devant sa vitrine. Les boutiques situées aux premières loges avec les propriétaires de l'immeuble ont contesté cette construction vivement et juridiquement. En effet, l’immeuble en question se trouvait du coup entouré de poubelles, devant comme derrière ! Le premier recours leur avait donné raison en juin 2008. La Commune a interjeté le recours et a fait rétablir l'autorisation de construire en recours. Son argument principal était qu’il s’agissait du seul endroit utilisable où aucune conduite SIG (eau – gaz – électricité) passait en sous-sol.

Or, au moment des travaux, il a été constaté que de nombreuses conduites étaient installées dans ces quelques mètres carrés ! On peut être pour le moins surpris que le service communal des travaux ait pu "ignorer " une telle réalité. D'ailleurs, curieusement, sur le site internet de Versoix, il y a un autre plan et l'emplacement prévu était effectivement à côté des conduites SIG qui y figurent, sur la chaussée devant l'arbre.

Ce système de gestion des ordures, le premier à Versoix, existe déjà à 1500 autres endroits dans le canton. Il est indéniable que les prochaines constructions verront cette manière imposée, s'agissant de simplifier les tournées des camions et le travail des services d'immeubles : plus besoin de déplacer des containers.

Sur place, les quelques habitants interrogés sont satisfaits : cela ne change pas vraiment leurs habitudes. Le seul bémol entendu est l'éloignement pour ceux dont la mobilité est réduite. Par contre, il faut que les responsables soient bien attentifs non seulement au remplissage, mais aussi à l'état de fonctionnement. Une unique fois, le clapet s'était bloqué et il faut reconnaître que les usagers n'ont vraiment pas respecté les lieux : ils ont abandonné leurs cornets poubelles dans la rue. Des animaux sont passés et le lundi matin, le spectacle était désolant. Depuis, les clapets ont été enlevés et le problème ne s'est plus posé, mais, lorsqu’il fait chaud, les odeurs sont moins agréables que si le clapet avait pu rester.

D'autre part, vu le volume des détritus, il a été décidé de vider les réservoirs deux fois par semaine au lieu d’une pour éviter des autres débordements. Sage décision, mieux vaut prévenir que guérir.

En conclusion, on peut affirmer que ce système de gestion des détritus n’est pas une mauvaise idée, mais qu’il faut bien réfléchir où installer les points de récolte et mieux les coordonner afin d’éviter de gâcher le paysage urbain. S'ils sont intégrés dès la construction de nouveaux logements, on peut même parler de "solution d'avenir".

Par contre, pour les prochains projets prévus dans des zones déjà habitées, il serait judicieux de mieux informer et de publier les plans réels afin que les personnes concernées ne se sentent pas flouées et ne puissent pas mettre en doute le sérieux des services communaux.

Anne Lise Berger-Bapst

 

 

auteur : Anne Lise Berger-Bapst

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