25.11.2010 par ALBB
num.205 fév. 2011 p.24
Histoire de poubelles….

En marge de l'article à propos des containers de la place du Bourg, il n'est pas inutile de revenir sur l'histoire de la gestion des déchets, sujet qui a énormément évolué durant ces cinquante dernières années, tant dans la mentalité que pratiquement.

On peut résumer que jusque vers les années 1950, les gens brûlaient au fond de leur jardin, voire dans leur cheminée pour chauffer, leur déchets. Des produits de plus en plus manufacturés sont arrivés sur le marché et le volume des poubelles a augmenté. Des décharges ont été organisées, avec des tournées de ramassage. A Versoix, par exemple, la décharge était située en dessous de l'hôtel des Gravines, entre le canal et la Versoix.

A cette époque, on a commencé à recycler le papier et le verre. Pour la petite histoire, les enfants des écoles primaires de Versoix récoltaient le papier et l'argent qui était gagné à la revente de cette matière était utilisé pour augmenter le fond des courses d'école.

Une prise de conscience a eu lieu quant aux conséquences de pollution avec ces déchets abandonnés dans la nature. Une usine d'incinération a été construite dans les années 60 à Richelien, où se trouve aujourd'hui la Protection Civile. Autant dire que sa cheminée n'était pas munie de filtres aussi efficaces que ceux utilisés de nos jours… La fumée qui s'échappait était bien noire et les odeurs peu agréables. Lorsque les Cheneviers ont été inaugurés, dans les années 80, l'usine de Richelien a été détruite.

Parallèlement, la société a pris conscience du gaspillage du "tout à la poubelle" et de nombreuses matières premières qui peuvent être réutilisées sont aujourd'hui récupérées : piles, métaux en tous genres, pet, textiles, végétaux, capsules de café et autres appareils ménagers/électroniques, etc. Il y a même des taxes de recyclage sur les articles vendus neufs.

Il faut dire que certains facteurs ont poussé cette tendance, notamment la taxe poubelle en Suisse-Alémanique. Curieusement, suite à son introduction, les emballages superficiels, inutiles ou surfaits ont disparu : le carton autour du tube de dentifrice, les pots de yogourts ont subi un régime d'amaigrissement et de nombreuses recharges de produits d'entretien sont désormais proposées.

La gestion des poubelles a également évolué dans les habitations. Les immeubles étaient équipés de dévaloirs jusque dans les années 70. Ces "ascenseurs à déchets" étaient étroits et ne permettaient pas l'usage de cornets poubelles. Les détritus y étaient jetés à l'état brut et tant les conduites que les containers puaient. Un véritable royaume pour les rats… L'élimination de cette méthode a contraint tout un chacun d'utiliser des cornets poubelles adéquats et il faut dire que tant les odeurs que l'hygiène ont grandement été améliorées…

D'autre part, les maisons individuelles déposaient simplement leurs sacs de détritus au bord des routes. Un règlement oblige l'usage de containers fermés a été introduit. Cela évite que des animaux s'attaquent aux déchets et les dispersent. Encore un progrès !

La société évolue tellement, qu'il existe maintenant même une formation officielle de recycleur, avec examens et CFC à la clé, preuve que la mentalité est en train de changer et, surtout, qu'on se rend compte qu'il y a beaucoup à récupérer plutôt qu'à éliminer.

Aujourd'hui, on introduit les containers-terriers, mais une autre solution, encore meilleure, sera peut-être imaginée dans 20 ans. Qui sait ?

Anne Lise Berger-Bapst

 

auteur : Anne Lise Berger-Bapst

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