10.04.2015 par ro
num.247 avril 2015 p.24

Portrait du nouveau directeur sportif du FC Versoix

Comme chaque mois, une petite interview d’une personnalité du club…
Cette fois-ci, c'est au tour de notre nouveau directeur sportif de s'y coller  :

Roberto Paratore, un homme d’expérience pour le FCV

Dans sa dernière mue estivale, le FC Versoix a vu l’arrivée d’un nouveau directeur sportif en provenance du FC Vernier : Roberto Paratore. Avec un CV footballistique important et de nombreux clubs côtoyés, Roberto Paratore a donc décidé de poser ses bagages dans notre club. C’est avec plaisir qu’il a pris le temps de nous livrer son amour du Football (comme tout bon italien qui se respecte) et ses ambitions pour sa nouvelle aventure. Rencontre avec cet homme d’expérience du ballon rond.

Versoix, une promesse avant tout
Hormis une petite parenthèse au Stade Nyonnais en 3ème ligue, l’essentiel de la carrière de Roberto s’est construite à l’US Terre-Sainte, où il a gravi pratiquement toutes les catégories d’entraîneurs, de l’école de football à entraîneur-adjoint de 2ème ligue interrégional.

En 2010, avide d’expériences et de challenges, Roberto décide de changer d’air et de vocation pour s’envoler dans le championnat genevois où il prend les rênes du FC Vernier, en tant que responsable des actifs et des juniors. Une expérience couronnée de succès pour lui avec notamment deux montées successives pour l’équipe première. Et plusieurs promotions de juniors en interrégionaux.

Mais Roberto a depuis longtemps créé une affinité avec le FC Versoix, notamment par le biais de son fils qui y jouait en junior C interrégional. L’intégration réussie de son garçon l’a amené à s’immerger dans le monde Versoisien. Du reste, il se rappelle de la promesse faite aux dirigeants d’alors..« J’avais promis à des amis du club que si je pouvais les aider un jour je le ferai bien volontiers. C’est un club avec des valeurs pédagogiques et sportives, familial et sérieux. Puis mon fils y avait été également très bien accepté. ».

C’est pourquoi, en cette fin de saison 2013-1014 qui va voir la relégation du FC Versoix en 3ème ligue, les dirigeants n'ont pas hésiter à contacter Roberto Paratore pour participer à la reconstruction du club. D’ailleurs, il ironise à ce sujet ; « Comme partout, lorsqu’on vient te chercher pour ce poste c’est que généralement ça va pas très bien…il est rare que quand tout tourne sans soucis, les gens veulent changer leur mode de fonctionnement. Alors quand j’ai reçu ce coup de téléphone me parlant de ce projet de renouveau du FC Versoix, qu’il fallait amener du sang frais avec une nouvelle orientation et ligne de conduite, cela tombait à pic pour moi…qui venais de terminer quelques mois auparavant mon aventure avec Vernier. ».

« Il n’y a que le travail qui paye. »
Dès ces premiers mois en tant que « Versoisien », Roberto est très vite tombé sous le charme de l’esprit familial et de cet élan de solidarité qui entoure le club. Le FCV a une histoire sportive et sociale importante, il est constitué d’un fort noyau local et même si Versoix est devenu une ville, il a encore un petit côté club de village et il fonctionne de manière très forte à l’amitié.

En revanche, en tant que spécialiste de la fonction il a remarqué un certain manque dans son fonctionnement qui n’a pas accompagné son développement très rapide et le fait qu’il soit passé vélocement de 220 à 380 juniors (près du double) en quelques années.

"Je trouve que le club est encore peu trop clubiste et « Versoisien » dans le sens qu’il se ferme parfois aux apports extérieurs ou aux changements.

Il devient nécessaire parfois de plus s’ouvrir car de nombreux clubs nous entourent (des joueurs arrivent, d’autres partent) et si nous voulons suivre le mouvement…il nous faut nous adapter et accepter la nouveauté.

Par exemple, il n’est pas toujours facile pour un joueur venant de l’extérieur de s’intégrer dans une équipe très « versoisienne » d’esprit…. Généralement, les équipes sont composées d’enfants de Versoix qui ont joué ensemble depuis plus de dix ans et dès qu’un nouveau arrive, il doit être très fort (mentalement et sportivement) sinon il est mis à l’écart. En tant qu’entraîneur, je vis cette situation actuellement avec les juniors B et pourtant joueurs, parents et staff sont tous conscients que cette équipe de juniors B a besoin de renforts…

D’autres fois, j’entends d’anciens du club… «On a toujours fait comme ça, pourquoi changer…» et en même temps, on est bien venu me chercher pour apporter des changements, pas pour valider ce qui avait déjà été fait !"

Roberto a été choisi pour occuper initialement le poste de responsable des actifs ainsi que des juniors A et B. Un poste qu’il explique ainsi : « Mon but est de coordonner toutes ces catégories. Il faut pouvoir être proactif, c’est-à-dire être déjà prêt pour la saison suivante, ne pas commencer à réfléchir sur la suite au mois de juin pour la reprise au mois d’août.., notamment être au clair avec les joueurs dont on dispose, qu’ils soient dans les bonnes équipes où le niveau leur correspond et où ils prendront le plus de plaisir.

Mon but est donc de cadrer tout cela, avec une structure bien précise pour justement avoir les meilleurs joueurs au bon endroit. Chercher à faciliter le passage de juniors à actifs (1ère et 2ème équipe), à augmenter les objectifs sportifs du club, apporter une nouvelle vision de l’importance de l’encadrement ».

Mais Roberto tient également la double-casquette au club puisque il vient récemment d’être nommé entraineur des Juniors B1, une équipe qu’il qualifie de « très forte potentiellement mais que du point de vue individuel, il leur manque cruellement de la discipline, de l’amour de l’entraînement, ainsi que du travail et de la tactique. ».

Un retour aux sources pour cet entraîneur fougueux, obnubilé par la victoire (trop peut-être.. ?) et qui a toujours eu comme maître-mot « le travail »: « Je l’ai toujours dit, que ce soit à mes coéquipiers, à mes entraîneurs ou à mes joueurs, il n’y a que le travail qui paye…le talent ne suffit pas et si l’on se repose sur lui, on stagne. Le travail et l’entraînement mettent en valeur le talent et les qualités intrinsèques de chacun au service du groupe, principe même de base du football, sport collectif par excellence ».

Un projet ambitieux
Toujours présent, à domicile comme à l’extérieur, Roberto soutient avec ferveur l’équipe fanion du club. Malgré un premier tour un peu en-dessous des attentes cachées (car si officiellement le discours du président est de terminer sur le podium, dans le club tout le monde espère en cachette une bonne surprise en fin de championnat), il n’est pas avare en compliments sur le potentiel de cette équipe; « C’est une très bonne équipe, composée de joueurs talentueux et avec un niveau supérieur à la 3ème ligue ». Toujours de son regard d’expert et de perfectionniste, Roberto ne tarde pas à nuancer ses propos ; « Mais une fois de plus, le fait qu’elle soit composée essentiellement de Versoisiens freine un peu la progression selon moi car malgré leur motivation, ils ne se remettent pas assez en cause…sportivement. Par contre, avoir l’amour du maillot est aussi très important, car il donne une identité et une cohésion nécessaire. On lit trop souvent que des équipes souffrent de manque d’identité, ici, une chose est sûre…, ce n’est pas le cas !

Toutefois, mon souci est que si dans mon travail je cherche, en collaboration avec l’entraîneur, à renforcer le groupe, à lui donner un nouveau souffle, si nous voulons rebondir et retrouver nos couleurs d’il n’y a pas si longtemps, il va falloir intégrer tous types de joueur (depuis le junior talentueux Versoisien, au joueur inconnu au bataillon, mais venant d’une catégorie supérieure, ou un plus ancien qui fera bénéficier son expérience) et cela demande un esprit d’ouverture de tous au club.

Mais Versoix est aussi bien connu pour son ambiance et je ne me fais pas trop de souci, beaucoup ici savent mettre les gens à l’aise. »

Somme toute, Roberto Paratore veut voir grand pour le FC Versoix, car pour lui c’est un club à fort potentiel humain (plus de 560 membres, 40 entraîneurs et un comité fort de 20 passionnés), des infrastructures de haut niveau et des joueurs de qualité. Avec le Président Simon Pidancet, il est à la tête d’un projet pour le moins ambitieux mais pas impossible; « Mon projet s’étale sur deux (voire trois) ans. Mes objectifs sont tout d’abord sportifs, de remonter au plus vite de catégorie, car pour moi la première équipe du FC Versoix doit militer en 2ème ligue voir 2ème ligue interrégionale. Ensuite, je souhaiterais que notre deuxième équipe évolue au minimum en 3ème. Et enfin, il est crucial qu’un club comme le FC Versoix ait des équipes juniors en interrégional….

De plus au niveau structure, nous devons nous préparer à gérer dès demain plus de 400 juniors, adapter nos infrastructures et améliorer encore et toujours l’encadrement de nos jeunes. »

Roberto amène avec lui son regard extérieur sur le football de notre club. C’est un vent nouveau qui souffle sur le FC Versoix…avec parfois des critiques, d’autre fois des louanges mais de manière CERTAINE le tout dans un but d’amélioration et de travail de reconstruction, car il le répète… "Il n’y a que le travail qui paie !"

D’un ton rassurant, il a tenu à conclure cette entrevue par sa perception sur l’avenir; « Avec toutes ces nouvelles commissions (groupes de travail) mises en place, avec déjà les énormes changements depuis 4 mois, avec l'immense enthousiasme développé par les membres, je pense qu’on va avoir rapidement des lendemains qui chantent au FC Versoix. » Nous connaîtrons plus de victoires que de défaites et je crois fortement que tous ceux qui travaillent actuellement pour le club amèneront le FC Versoix au niveau qu’il mérite, être un des très bons clubs du canton ».

Un grand merci à Manon Raboud (©) pour toutes les photos.
La commission communication du FC Versoix.

auteur : rédacteur occasionnel