23.04.2015 par AP
num.249 juin 2015 p.08
Sean Sidler, élu au CM à 21 ans

A l’heure où on ne cesse de regretter la faiblesse de l’engagement politique des jeunes, il en existe toujours qui se plongent dans ce monde avec passion. Et leur participation n’est pas des moindres : aux élections municipales du 19 avril dernier, on retrouvait en moyenne 10% de candidats de moins de 30 ans sur les listes de partis. Mais pas besoin de regarder de l’autre côté du canton pour trouver ce genre de spécimen. Vous l’avez peut-être vu sur la liste du PLR, le plus jeune élu au Conseil municipal versoisien se nomme Sean Sidler, et il a 21 ans. Rencontre avec une personnalité politique en devenir.

Réconcilier jeunes et politique

Sean est encore un enfant quand il commence à s’intéresser à la politique. N’en déplaise aux sociologues bourdieusiens, ses parents ne sont ni politiciens ni engagés. S’ils répondent aux interrogations du jeune homme, c’est de la façon la plus neutre possible, en le laissant se forger sa propre opinion. Sean s’informe donc de lui-même, analysant l’actualité à l’aide du journal télévisé et des débats. Quand à 17 ans, on lui offre la possibilité de rejoindre le Parti radical, il saisit sa chance. Après la fusion des partis, Sean se retrouve au PLR. Selon lui, ce parti est idéal, car il est critique et propose des solutions sur le long terme. L’orientation centre-droite le séduit : « Je trouve important d’avoir ces deux aspects. L’aspect libéral dans l’économie, mais aussi celui qui n’oublie pas le social, qui est une part importante de notre société suisse. » De plus, il estime que le parti versoisien reflète bien l’ensemble de la population de la commune, car il contient des hommes et femmes de tous les âges.

Malgré le stress du début, Sean est très bien accueilli, et écouté. Il explique cette considération : « Dans l’économie comme dans le monde, ce qui fait la valeur, c’est la rareté. Et les jeunes en politique sont rares. » Néanmoins, il maintient que les jeunes devraient plus s’engager en politique, et qu’ils ne doivent pas craindre pour leur intégration au sein de n’importe quel parti. Il souligne qu’il est important que les jeunes s’investissent pour être mieux représentés, car les attentes et les besoins sont différents selon les tranches d’âge. Les adolescents sont certainement plus présents sur Versoix que les adultes travaillant en ville de Genève, et se rendent ainsi compte des besoins communaux au quotidien. Comment palier à ce manque d’intérêt des jeunes pour la politique ? Sean propose des changements structurels. Par exemple, généraliser la possibilité de vote électronique, pour vaincre l’éventuelle paresse d’aller jusqu’à la boîte aux lettres par l’utilisation d’un outil auquel les jeunes sont accoutumés. Ou encore montrer dès le cycle la politique sous un jour différent, loin du cliché d’un domaine vieux et ennuyeux. « Mon canton d’origine est le Valais. Là-bas, la politique est plus présente, elle fait partie de la société au quotidien. A Genève, ce n’est pas le cas. Il y a peut-être une différence culturelle à étudier. Mais il faut recentrer le débat, pour montrer qu’on fait beaucoup de choses concrètes au niveau communal. »

L’esprit d’équipe pour avancer

Et des idées concrètes, Sean en a ! En plus d’un désir d’augmenter l’offre sportive de la commune (nouvelle salle omnisport au centre, piscine régionale couverte, etc.), la cohésion sociale lui tient également à cœur, notamment auprès de la jeunesse. Les autorités ont mis en place de nombreuses mesures pour favoriser l’aide aux études et l’accès à l’emploi pour les adolescents, mais, en ciblant sur les plus nécessiteux, certains quartiers ont été involontairement oubliés. Le jeune PLR propose d’organiser des séances d’information (combinées avec la cérémonie citoyenne ?), afin que tout le monde puisse se rendre compte des opportunités communales offertes.

C’est pour pouvoir peser plus fortement dans la concrétisation de ces idées que Sean s’est présenté au Conseil municipal. A son entrée dans la politique, il avait déjà été tenté de se lancer dans les élections, mais il était mineur et ne pouvait donc pas se présenter. Quatre ans plus tard, Sean Sidler a sa place sur la liste municipale du PLR. « C’est l’aboutissement de quelque chose que j’ai toujours voulu faire. Je suis très content d’être là. Si je suis venu, ce n’est pas pour écouter parce que je suis jeune et que je dois apprendre. C’est pour donner de la voix et faire bouger les choses. » Et pour la suite ? Si Sean se voit continuer aussi loin que possible, c’est uniquement dans un esprit d’équipe. « Ce n’est pas tout seul qu’on fait avancer les choses, il faut une équipe solide ! » On ne peut que saluer l’ambition de ce jeune motivé.

auteur : Anouk Pernet

<< retour