10.01.2016 par JP
num.255 février 2016 p.13
PEPS Versoix : S'élever éternellement

Après avoir établi de plus amples connaissances avec le tennis de table et le badminton versoisien, c’est au tour d’un club mythique d’être passer en revue. Doyen dans le paysage sportif genevois, le PEPS Volleyball Club de Versoix (VBC) apparaît comme une institution auprès de ses pairs. Son président et père fondateur, Pierrot Bellardi se dépense sans compter pour ces jeunes, et ce depuis quarante années. Et ses joueurs et joueuses le lui rendent amplement, au vu du palmarès chargé du PEPS. Il retrace l’histoire de ce club riche en succès et en aventures.

A l’origine, le PEPS ne s’est pas construit dans l’optique de former de jeunes joueurs et leur permettre d’atteindre les sommets des ligues nationales. Il naît en 1978 de l’alliance de neuf copains, tous universitaires, et réunis autour d’une passion commune : le volleyball. Parmi eux, Pierrot Bellardi, un féru du ballon volant, et qui évoluait avec sa bande paisiblement en 2ème ligue. Les années défilent jusqu’en 1988, et l’instauration par l’AGVB (Association genevoise de volleyball) d’un règlement obligeant toutes les écuries évoluants dans les divers championnats du canton de former de jeunes joueurs. Tout part de là, «Nous n’avions pas le choix, si je voulais continuer de pratiquer avec mes amis nous devions former la jeunesse à notre sport, mais comme il s’agit d’une passion et que j’adore les enfants, je l’ai fait avec plaisir» assure le généreux personnage. Il n’était pas difficile pour lui d’enrôler des jeunes à sa cause, à cette période enseignant d’éducation physique, la propagande s’avérait efficace.

Voilà qu’une vingtaine d’enfants et adolescents participent chaque mardi après-midi aux premiers entraînements orchestrés par le Président du PEPS. Au-delà de l’apprentissage du volleyball, Pierrot Bellardi tient absolument à transmettre des valeurs utiles aux quotidiens de chacun et obligatoires dans ce sport : respect ; générosité ; humilité ; loyauté ; politesse ; honneur et amitié sont les mots d’ordre pour s’intégrer aux clubs, et le tout crânement exposé dans la charte des volleyeurs du PEPS «Dans ce sport, si l’on ne répond pas aux aptitudes demandée par le club, on se sent vite peu à sa place. Il y a déjà des enfants qui sont venus avec prétention et audace, je ne les ai pas congédiés, ils comprennent tout seuls et finissent par nous quitter d’eux-mêmes» nous confie-t-il. Il n’hésite pas à employer le terme «d’école de vie» pour définir sa passion. Bien plus qu’un sport à ses yeux, le volleyball ne se cantonne pas qu’aux entraînements et autres compétitions, mais doit se reproduire également en dehors des salles omnisports, un travail sur soi à réitérer chaque jour comme le confirme le principal intéressé «Le volleyball est un sport d’équipe unique. Une école de vie où chaque équipier compte l’un sur l’autre, où l’individualité n’a pas sa place, et où le respect est maître. Mais je crois qu’il faut le vivre pour comprendre».

Au vu des résultats réalisés par le PEPS en compétition depuis vingt ans, les méthodes employées ont l’air d’avoir porté leurs fruits. De multiples trophées de champions genevois et suisses viennent décorer la galerie du club, récompensant ainsi les efforts de toute cette famille qu’est le PEPS. Des enfants et des adolescents, Pierrot Bellardi en a vu défiler des centaines sous ses yeux. A la création du club, il n’imaginait sûrement pas pouvoir défier les meilleures écuries du canton et de Suisse, et encore moins d’amener certains de ses poulains au plus haut niveau national. Le Président soucieux d’apporter une équité parfaite entre chacun, tient à ne pas mentionner ses ex-joueurs, tellement il y en a eu. Ils ont su trouver leur place dans l’élite suisse du volley. Une récompense de taille pour le PEPS, qui voit un cru 100% local s’exposer au top des ligues helvètes « C’est toujours dur de les voir nous quitter, mais quand on regarde là où ils atterrissent, on ne peut que se féliciter du travail accompli et les remercier. Ils partent découvrir d’autres horizons, mais n’oublient jamais d'où ils viennent, et c’est capital » assure Pierrot Bellardi. Au niveau du travail accompli, le Président n’est pas seul à avoir permis l’ascension de tout ce club. L’homme humble le répète à mainte reprise, le PEPS a pu et peut compter sur des entraîneurs d’une qualité exceptionnelle : Jérôme Hernot ; Laurent Rey ; François Rutz, 3 des 5 actuels coachs pour ne citer qu’eux, oeuvrent pour le bien-être de leurs joueuses depuis de quelques années.

Vous avez bien lu joueuses, car le PEPS n’a actuellement plus aucune équipe masculine inscrite en compétition officielle depuis deux ans. Seul un groupe de copains dans une catégorie appelée « Relaxe », vient s’éclater tous les jeudi au C.O des Colombières. Une déception pour le Président, qui analyse les causes de cette absence de testostérone au PEPS «C’est dommage, mais la réalité montre que les garçons se tournent plus facilement vers les sports médiatisés. Mais l’espoir fait vivre, et je souhaite de tout cœur que des gaillards viennent découvrir ce sport fantastique». Heureusement, les demoiselles font honneur au tricot versoisien. Quatre équipes féminines (moins de 13, 15, 17 et 19 ans) défendent avec ferveur les couleurs bleues du PEPS, avec en prime, des objectifs clairement définis. Du plaisir et de l’apprentissage pour certaines, jusqu’au titre de championne genevoise pour d’autres.

On entendrait également que le club ambitionnerait de construire une équipe féminine de 2ème ligue dans un futur proche, mais se retrouve emmouscaillé par un problème récurrent : la disponibilité de salles. Seul petit bémol dans la maison du PEPS, et ce depuis des années. Le planning des salles étant absolument saturé afin de répondre à la demande de toutes les sociétés sportives versoisiennes, le club ne peut assumer la création d’un nouveau collectif. Deux équipes (U-17 et U-19) se retrouvent déjà exilées sur la commune de Genthod, pour assurer leur programme d’entraînement. La mairie connaît évidemment les difficultés rencontrées par le PEPS, mais pour l’heure, aucune solution viable n’a pu être dégotée.

Outre ce souci, vous l’aurez compris, une philosophie saine prospère au PEPS, cette famille terme répété maintes fois, fait d'ailleurs usage de la compétition organisée chaque année courant juin. Le Tournoi des Familles regroupe les ex-joueurs, néophytes, entraîneurs et parents, histoire de ne jamais se perdre de vue. L’occasion de belles retrouvailles pour tous, et comme le conclut si bien le père de tous ses enfants «Il y a bien une chose que l’on n’oublie jamais ici. C’est le chemin de la maison.»

 

Site : www.pepsvolley.ch

auteur : Julien Payot

<< retour