Originaire de l’archipel portugais de Madère, Ricardo Lima vient d’une famille modeste, dont l’histoire est fortement inbriquée à celle de l’île.
En effet, son grand-père fut l’un des initiateurs de la révolte de Madère contre le dictateur Antonio de Oliviera Salazar. Malgré ce lien historique, Ricardo Lima quitte l’île pour rejoindre sa famille habitant en Suisse. Il y commence des études à l’école d’ingénieurs de Genève (actuellement HEPIA), où il se spécialise en énergie au laboratoire de thermodynamique appliquée. Il est employé par la suite dans un bureau d’ingénieurs, dans l’énergétique du bâtiment. S’en suit un master à l’EPFL, puis un doctorat en énergie au laboratoire de transfert de chaleur et de masse. Au cours de ses recherches, il travaille sur différents projets liés à la thermique-énergétique : de SwissCube (petit satellite développé à l’EPFL) jusqu’à l’avion de Bertrant Piccard, Solar Impulse.

Ses recherches fondamentales portent néanmoins sur le transfert de chaleur et les pertes de charge d’écoulements diphasiques. Un écoulement diphasique est composé de deux phases, par exemple, un mélange de liquide et de vapeur. Le plus souvent, il s’agit d’un écoulement soumis à un changement de phase, comme par exemple l’évaporation d’un liquide réfrigérant. Ces écoulements sont discrets, mais omniprésents dans un grand nombre d’appareils : de la pompe à chaleur jusqu'à l'équipement aérospatial. Au cours de ses recherches, il crée un modèle innovant pour les pertes de charge dans les tubes en U. Qu’est-ce qu’un tube en U ? Les « virages » du serpentin derrière votre frigo en sont un exemple. En 2013, l’American Society of Heating, Refrigeration and Air Conditioning Engineers (ASHRAE) récompense ses recherches par un prix, le Homer Addams Award. Ricardo Lima devient donc, grâce à son nouveau modèle, le premier Suisse à recevoir cette distinction. Il est l’auteur de plusieurs publications dans des revues scientifiques spécialisées et plus récemment, il a rédigé plusieurs chapitres dans l’Encyclopedia of Two-Phase Flow and Heat Transfer.

Coup de foudre pour Versoix

Après L’EPFL, Ricardo Lima enseigne à l’école d’ingénieurs de Fribourg avant de rejoindre la Haute école du paysage, d’ingénierie et d’architecture de Genève (HEPIA) pour collaborer au sein d’une nouvelle filière, celle de la Technique des Bâtiments. Il y a été nommé professeur et enseigne aujourd'hui en énergétique. Ses étudiants apprennent à se familiariser à la physique du bâtiment, l’énergétique-thermique, la ventilation, le confort thermique, et les technologies et ressources énergétiques. Concernant ce dernier point, Ricardo Lima a choisi d’axer ses cours sur les ressources renouvelables, dans lesquelles il voit des perspectives d’avenir.

Installé depuis de nombreuses années à Versoix, Ricardo Lima décide de mettre ses connaissances techniques à disposition de la ville. Il est tombé amoureux de cette commune, dont la proximité avec le lac lui rappelle sa Madère natale. « J’adore Versoix, on a absolument tout ! Le lac, la forêt… La nature est proche, il suffit que je marche cinq minutes depuis chez moi, et j’atteins le canal », exprime cet amateur de balades à vélo. Entre ses cours, ses recherches, ses conférences, son épouse et ses deux enfants, Ricardo Lima décide donc de s’engager en politique. « Je sentais l’envie de contribuer au développement de Versoix. Amener ma pierre avec mes compétences scientifiques et techniques. » Il rejoint le Parti radical (aujourd’hui fusionné avec le Parti Libéral, le nouveau PLR), qu’il affectionne pour sa vision d’un Etat ni trop interventionniste, ni pas assez. En 2015, il est élu en tant que premier des « viennent-ensuite », après la réélection de Patrick Malek-Asghar au Conseil administratif. Il rallie les commissions de Bâtiments et gérance ; Travaux, voirie, environnement et développement durable ; et Urbanisme et transports, où ses connaissances techniques sont particulièrement pertinentes. Durant cette première législature, il souhaite mettre l’accent sur un développement durable et économiquement viable, la mise aux normes énergétiques des bâtiments, et un développement cohérent et homogène de la commune. « Le développement doit se faire dans le respect des traditions et des besoins des concitoyens. »