14.06.2016 par JP
num.260 juillet-août 2016 p.03
Observatoire de Sauverny

 OBSERVATOIRE DE SAUVERNY : Début d’une nouvelle ère

L’apparition d’un drôle de cube orangé aux abords du mythique Observatoire d’astronomie de Sauverny ne vous a sûrement pas laissé indifférent. Mais que s’y passe-t-il concrètement ? Tenu par le Département d’Astronomie de l’Université de Genève (Unige), ce pôle de recherches et études astronomiques se développe et s’agrandit avant d’accueillir en son sein le spectromètre ESPRESSO, futur traqueur de choix des exoplanètes.

Installé depuis 1966 sur la commune versoisienne, grâce au professeur Marcel Golay, l’Observatoire de Genève n’a cessé de se développer et d’accroître ses effectifs, pour atteindre aujourd’hui pas moins de 140 collaborateurs dans le bâtiment universitaire. Suite à l’octroi en 2014 par le Conseil Fédéral du Pôle de Recherche National (PRN) PlanetS aux Universités de Berne et Genève, les effectifs de l’Observatoire se sont considérablement étoffés. Les travailleurs se retrouvant à l’étroit, le Grand Conseil genevois vote une loi en 2014, octroyant un budget de 18 millions de francs afin d’entamer des travaux d’extension. Ni une ni deux, le chantier se lance en novembre de la même année, mais que prévoit-on exactement?

Premièrement, la construction d’une salle blanche. Cette salle de 210m2 classée ISO-7, exigeant que la concentration de poussières d’un millième de millimètre reste inférieure à 352'000 particules par m3, accueille entre ses murs les premiers éléments d’ESPRESSO. Ce spectromètre d’une précision encore jamais atteinte est conçu par les ingénieurs de l’atelier technique, il révolutionnera la recherche des exoplanètes, spécialité de l’Observatoire de Genève. Pour Pierre Bratschi, le chargé de communication de l’Observatoire, cette salle blanche était nécessaire «L'existante était trop petite pour accueillir ESPRESSO, bien trop volumineux. Et si l’on voulait conserver cette place de leader dans la quête aux exoplanètes, il fallait une salle digne de nos ambitions» assure-t-il.

Deuxièmement, un nouvel atelier. Bien plus spacieux que le précédent, il permet d’entreposer les nouvelles machines destinées à la fabrication d’instruments uniques n’existant pas sur le marché, et aux différents techniciens d’exercer dans des circonstances optimales «Il est important de souligner que nous sommes les seuls à avoir développé un savoir-faire particulier dans le domaine de la construction d’instruments ou appareils réservés à la science. Nous collaborons beaucoup avec différents centres de recherches européens, et il aurait été dommageable pour nous de refuser des contrats par manque de place, mais également pour le rayonnement de Genève à l’international» lâche Pierre Bratschi. A noter, que le bâtiment s’est construit sur les bases du label Minergie-P, visant à réduire considérablement ses consommations énergétiques comme par exemple, le concentrateur solaire hybride qui métamorphosera l’énergie solaire en électricité et en chaleur, un plus d’un point de vue écologique.

La fin des travaux s’achèvera quand vous lirez ces lignes, précisément le 24 juin. Si l’envie d’en savoir plus vous démange, une journée « portes ouvertes » organisée par le Département d’astronomie de l’UniGe est prête à vous recevoir le samedi 2 juillet à l’Observatoire de Sauverny.

auteur : Julien Payot

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