08.03.2017 par YR
num.267 avril 2017 p.08
Ouverture de la pêche en rivière à Richelien

Ouverture de la pêche en rivière à Richelien

Chaque année, les pêcheurs genevois se réunissent pour fêter l'ouverture de la pêche. Le 4 mars, c'était à l'étang de Richelien que les habitués de la faune piscicole ont passé une après-midi ensemble. L'occasion d'une succession de discours marquant notamment l'entrée en vigueur du nouveau règlement cantonal.

Luc Barthassat, tout sucre

Malgré le temps maussade, sur place, l'ambiance était au beau fixe. Alors que certains taquinaient déjà le goujon au bord de l'étang, beaucoup d'autres participants à ce rassemblement de passionnés dégustaient l'apéritif, attablés.

Contrairement aux autres évènements auxquels la presse est conviée, celui-ci s'est avéré bien plus informel. Et pour cause : interrogée par nos soins, une employée du DETA (le département genevois chargé, entre autres, de l'environnement) nous a appris que l'organisation fut assurée par les pêcheurs, et non par la puissance publique. Oui, pour une fois, l'Exécutif genevois est dans le rôle de l'invité.

Ce rapport de force inversé s'est fait sentir dans les discours prononcés ce jour-là. Le conseiller d'État en charge du DETA, Luc Barthassat (PDC), a joué sans retenue les cartes de la camaraderie et de la séduction. «Le travail se fait super bien», a-t-il affirmé, «car vous êtes unifiés, tout le monde tire à la même corde». Une remarque justifiée par la fusion tardive des principales sociétés genevoises de pêche, intervenue en février 2016.

Quant aux divergences de vues entre les pêcheurs et l'Etat, Barthassat ne voit qu'une seule responsabilité : celle de l'échelon fédéral. Pour lui, c'est au niveau national que «les choses se décident».

Ces contentieux, c'est encore Christophe Ebener, président de la FSPG (Fédération des Sociétés de Pêche Genevoises), qui les définit le mieux : malgré les demandes des pêcheurs, Berne refuse la chasse de certains oiseaux piscivores et s'oppose à rendre piscicole un cours d'eau à cause du trop grand nombre d'arbres que cela suppose de couper.

Pour Ebener, «il va falloir faire du lobby à Berne !». Une stratégie apparemment viable, puisqu'à écouter Luc Barthassat, on peut suspecter que ça a marché à Genève.

Nouvelles règles : sus à l'écrevisse !

Entré en vigueur le 1er janvier de cette année, le nouveau règlement sur la pêche a été concocté par le DETA et la Commission de la Pêche (organe consultatif composé d'experts, majoritairement des pêcheurs genevois).

Dans le canton de Genève, la pêche à la rivière est ouverte depuis le 4 mars dans la plupart des cours d'eau. Sa fermeture varie selon les régions, oscillant entre le 30 septembre et le 30 novembre. Un calendrier complet est disponible sur le site internet dédié : www.ge.ch/peche !

La plus grande nouveauté du règlement 2017, au delà de l'harmonisation et la simplification du texte, c'est l'élargissement de la pêche à l'écrevisse américaine : jusqu'alors uniquement autorisée dans le Lac Léman, il est désormais possible d'en prélever dans l'Arve, le Rhône, la Drize et la Seymaz.

Pour le DETA, la raison de cet élargissement coule de source : «l'écrevisse américaine est considérée comme une espèce envahissante qui menace certaines espèces indigènes». Le département cantonal ajoute : «permettre son prélèvement est une manière d'allier l'utile à l'agréable». Sauf pour l'écrevisse concernée, évidemment.

Texte et photos : Yann Rieder

auteur : Yann Rieder

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