15.05.2017 par ro
num.269 juin 2017 p.05
Courrier de lecteur

Ahh, ces avions !!!

Avez-vous déjà eu l’envie ou le besoin de crier votre mécontentement ou votre colère contre le passage d’un ou plusieurs avions qui ont perturbé votre besoin de tranquillité à une heure indue ? Il peut s’agir d’un décollage tardif, après 23 h ou encore d’un avion qui décolle par vent arrière à 6 h le matin, passant ainsi en rase-mottes sur les habitations de la rive droite et ceci malgré une météo qui exigerait une exploitation dans le sens contraire à ce moment-là.

Afin de faciliter les réclamations auprès de l’aéroport pour ce genre d’événements et d’autres, l’association pour la lutte contre le bruit des avions (European Aircraft Noise Services) a mis sur le web un site qui permet d’envoyer une réclamation en quelques clics. En voici le mode d’emploi :

  • Aller sur le site internet : www.eans.net
  • Sur la carte : cliquer sur la surface de la Suisse
  • Sur la carte de la Suisse : cliquer dans le rond qui entoure l’aéroport de Genève
  • Choisir la station de mesure qui vous concerne dans le menu déroulant ainsi que la date souhaitée.

A ce stade, vous avez accès aux enregistrements des 3 stations de mesure qui se trouvent dans la région : une à Bellevue, une sur les hauts de Genthod et enfin, la plus parlante, à Versoix-Mairie (une quatrième à Versoix-St. Loup a malheureusement été démantelée en février 2016)
 

  • Sur le diagramme des mesures qui apparaît, double-cliquer sur la zone qui vous intéresse pour élargir l’échelle du temps
  • Cliquer sur le petit rond de l’événement incriminé qui vous indique également sa valeur exacte.

Ce clic vous amène sur un programme d’envoi d’une réclamation du serveur de eans.net. Un texte préprogrammé peut être soit repris tel quel, soit remplacé ou complété par votre propre texte. Une fois terminé, vos coordonnées rajoutées (on n’agit pas dans l’anonymat !) vous cliquez sur envoyer et confirmez l’envoi une deuxième fois après avoir fait le choix de recevoir ou non une copie dans votre boite aux lettres personnelle.

Avec un peu de chance, le service de l’environnement de l’Aéroport vous répond dans un délai allant jusqu’à deux mois (ces derniers temps, ce délai s’est quelque peu raccourci). La platitude des réponses, qui se bornent essentiellement à expliquer que tout s’est passé dans les règles, complétées par quelques excuses malhonnêtes, ne vont peut-être pas vous satisfaire. Mais, en tant qu’entreprise certifiée, l’aéroport a en principe le devoir de relater les réclamations reçues comme indicateurs dans son rapport environnemental.
A quoi bon alors se manifester si rien ne bouge ? Ce n’est peut-être pas complètement inutile. En effet, comme on dit pour l’eau, chaque goutte compte. Le même raisonnement est valable ici : plus il y aura de manifestations de mécontentement, moins l’aéroport et les politiciens pourront les ignorer. Avec une certaine dose d’optimisme, on peut même s’imaginer obtenir :

  • Le même régime nocturne que l’aéroport de Zürich, soit un arrêt des mouvements à 23 h
  • Une extension de l’interdiction du libre choix des pistes, en application depuis peu (utilisation unidirectionnelle des pistes) le soir après 22.00 et sur les heures du matin, entre 6.00 h et 8.00 h p.ex.
  • Le bannissement total des avions extrêmement bruyants, classés en catégorie I et II, de l’aéroport de Genève, voire une augmentation dissuasive de la taxe de bruit pour ce type d’avion.

etc., etc.

L’AIG est un aéroport urbain ; aux riverains de se faire entendre et de montrer que ce qui est bon pour quelques compagnies d’aviation ne l’est pas forcément pour Genève et ses habitants.

HPR

auteur : rédacteur occasionnel

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