16.08.2017 par JP
num.271 septembre 2017 p.13
Club Sportif Subaquatique de Versoix : il ne peut plonger

Club discret mais prisé sur la commune, le Club Sport Subaquatique de Versoix (CSSV) répond présent depuis 1994 et propose à ses membres des visites lacustres à travers toute la Suisse Romande. Aujourd’hui, le CCSV navigue en eaux troubles, et son avenir se joue dans ses prochains mois qui s’annoncent cruciaux. Le Président du CSSV, Stéphane Harder, présente son club et les enjeux actuels du CSSV pour stabiliser sa situation.

Les débuts

Eaux tropicales et turquoises, poissons aux couleurs exceptionnelles et barrières de coraux rocambolesques, voilà ce à quoi renvoie l’image de la plongée sous-marine. Et pourtant, les fonds lacustres qu’offrent notamment le Lac Léman sont visités de manières exponentielles chaque année, et de nombreuses écoles de plongée voient le jour dans le bassin lémanique. C’est ainsi qu’en 1994, Versoix accueille son premier club de plongée, grâce à la volonté de Stéphane Harder, un Président avide de défis et à la vie déjà bien remplie. Après avoir du jour au lendemain tourné le dos au monde de la finance, il prend le risque de vivre ses rêves et se rend de Versoix aux Caraïbes avec « Helena 1913 », un bateau historique qui traversa l’Atlantique et circula deux années dans les eaux chaudes du Guatemala, Honduras et Belize. L’homme connaitra également la beauté des Maldives et de Djibouti où il ouvre quelques centres de plongée. Mais en 1994, il lance avec l’aide d’associés Dive Explorer, ce magasin spécialisé dans l’industrie de la plongée aux abords de la Route de Suisse. Ici, était proposé du matériel de qualité, des treks somptueux pour découvrir des fonds marins dans le monde entier, mais aussi le lieu de rencontre des membres du CCSV, qui naît la même année que Dive Explorer. Une vitrine précieuse pour le club, qui appâte bon membres d’adhérents, étant eux-mêmes clients au départ. Près d’une centaine de membre participent aux activités du club et à son équilibre dès sa naissance. Malheureusement et malgré toute la volonté du monde, l’arrivée d’internet court-circuite rapidement le marché de la plongée et Dive Explorer met la clé sous la porte en 2016. Ce n’est pas pour autant que le CSSV ferme ses portes, loin de là. Il suffit désormais de déménager le matériel nécessaire et le compresseur pour les plongées des membres dans un autre dépôt/local d’environ 30 mètres carrés, situé à l’institut Forel, à côté du lac.

Un virage décisif

Pendant vingt années, le CSSV a joui d’un cadre idyllique et prospérait dans une discrétion volontaire, ne cherchant pas le développement absolu ou la communication à tout va. Vivons heureux vivons cachés, est un adage représentant bien l’esprit de la maison «Nous n’avons jamais eu besoin, ni l’envie de s’agrandir sans cesse. Il est important de ne pas brûler les étapes permettant l’équilibre quasi-parfait. Nous avions déjà assez de membres pour la structure proposée. Nous avons participé une fois à un événement sportif à la Bécassière. Près d’une centaine de mini-baptême avaient eu lieu dans le bassin communal. C’est pour cette raison que je ne crains pour la notoriété et la curiosité qu’attise notre passion et nous ne pouvons pas assumer en terme de sécurité un trop grand nombre, nous n’avons pas les ressources humaines», assure le Président.
Aujourd’hui le club se frotte à un problème de taille, trouver un local. Plusieurs possibilités s’offrent aux CSSV, qui recherche activement une solution viable. Quelques locaux désaffectés autant à l’Institut Forel que derrière la papeterie de Versoix ont attisé leur curiosité et mérite une réflexion plus approfondie. Le club se voit donc contraint de réagir rapidement pour sa survie, car le stockage du matériel et du compresseur demande un espace d’une trentaine de mètres carré, qu’ils ne trouvent pas, malgré le soutien de la mairie. Quelques pistes sont à exploiter, mais la majorité des membres ont trouvé d’autres points de chutes pour plonger, mais si un local est trouvé «Nos anciens membres rouvriront la porte, car nous étions géographiquement très bien placé et drainons des gens de toute la région. A l’heure actuelle, ils doivent s’exiler pour le gonflage de leurs bouteilles et aller louer le matériel manquant dans d’autres structures à l’extérieur de Versoix, à cause de cet espace qui nous fait défaut, mais je ne crains pas leur retour. A nous maintenant de proposer et trouver le compromis idéal» rétorque Stéphane Harder, loin d’être découragé.
Le club ne ferme cependant pas ses cours ou baptêmes aux curieux et amateurs d’explorations lacustres, qui peuvent compter sur le professionnalisme des moniteurs, tous diplômés et reconnus pas les différentes associations de plongée fédérale et mondiale. Les enfants ont également la chance de pouvoir enfiler des combinaisons et plonger, ce qui n’est possible dans tous les centres, une spécialisation moniteur enfant est requise pour pouvoir assister les plus petits, dès 9 ans.

Nul doute qu’avec la détermination avec laquelle avance le club, qu’un local ou un espace se libérera d’ici peu et donnera une pérennité méritée pour le CSSV. Sans quoi une issue négative sonnerait comme un désastre pour la vie associative et le sport versoisien.

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auteur : Julien Payot

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