15.01.2018 par ALBB
num.275 février 2018 p.05
TPG - tu peux glander !

Certes, les tpg ne sont pas responsables des travaux indispensables de la Route Suisse annoncés depuis belle lurette. Toutefois, les plus de 2'000 habitants de la région de Montfleury font les frais de la mise en unidirectionnel de l'artère.

En effet, le bus V - et bien entendu son frère +, ne dessert plus ce quartier en direction de Genève. Détail de taille. D'accord, ça fait les pieds des élèves du CO, cette génération accusée de manquer d'exercice physique. Un défoulement bénéfique, ce bol d'air ne peut leur faire du mal ! Il est vrai que la halte de Pont-Céard est à moins de dix minutes de marche. Cet argument est valable pour une bonne majorité de la population. Les pendulaires l'ont bien compris vu qu'ils privilégient le train au bus pour des raisons de rapidité lorsqu'ils se rendent à Genève.

Toutefois, il ne faut pas oublier les personnes âgées ou à mobilité réduite pour qui cette distance de moins de 500 mètres est un réel obstacle. De plus, l'arrêt provisoire (en haut du chemin de Montfleury) représente une trop longue montée. Le fait de ne plus bénéficier de service de bus représente pour elles la fin de leur indépendance. Impossible d'aller faire ses courses ou de se rendre à un rendez-vous médical sans demander l'aide d'un chauffeur. Une petite mort en quelque sorte ! D'autres ont renoncé à acheter une voiture parce que le quartier était desservi adéquatement. Comment vont-ils réagir ?

Ces "usagés" voudraient reprendre leurs droits d'"usager", dans le sens noble du terme et ne pas être sacrifiés sur l'autel des travaux. Une solution élégante serait tout simplement de leur permettre, s'ils veulent se rendre de Montfleury en direction de Versoix, de prendre le bus lorsqu'il monte au CSV, rester gentiment assis au terminus et repartir avec le véhicule vers leur destination finale. Cela même si le chauffeur - ou la conductrice d'ailleurs - a sa pause et en profite pour se dégourdir les jambes, ce qui est parfaitement légitime. Leur demander de sortir au gré du vent ou de la pluie, voire de la canicule dans quelques mois, serait pour le moins irrespectueux.

Au risque de passer pour une naïve, j'ose affirmer que les risques de déprédations ne doivent pas être énormes et, si tel devait être le cas à l'occasion, il s'agirait du prix à payer pour que 2'000 habitants bénéficient d'un service public auquel ils peuvent prétendre. Le revers de la médaille, quoi ! Au diable les procédures, un peu de bon sens !

Ces personnes ne doivent pas être bien nombreuses, mais il est indéniable qu'elles dépendent d'un service auquel elles sont habituées. Qui plus est, la plupart ont acquis un abonnement annuel qui ne leur sert plus à grand chose dans les conditions actuelles. Elles peuvent rentrer ... mais pas partir ! On n'en revient pas !

Une société est jugée à la manière dont elle traite les plus faibles de ses membres. Merci aux responsables de réfléchir sérieusement à ce problème.... qu'ils n'oublient pas que tôt ou tard, eux aussi seront vieux!
 

auteur : Anne Lise Berger-Bapst

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