14.02.2018 par MG
num.276 mars 2018 p.05
Le chemin vers l'égalité homme-femme est encore long

Le 6 février 1918, le parlement britannique a voté un élargissement au droit de vote : toutes les femmes ayant au moins 30 ans, et tous les hommes pouvaient voter, à condition d’être propriétaires.

En réalité, le combat pour l’émancipation des femmes avait commencé bien avant la guerre de 1914-1918, mené par Emily Pankhurst, qui en 1999 fut nommée par Time Magazine comme un des 100 personnages les plus importants du 20e siècle. Le processus a été accéléré pendant cette guerre par le fait qu’en l’absence des jeunes hommes, les femmes avaient dû prendre en charge non seulement les maisons et les enfants, mais aussi l’industrie des armements.

La progression vers l’égalité a continué, surtout pendant la Deuxième Guerre mondiale quand l’armée de l’air britannique avait besoin de tous ces pilotes masculins pour combattre le Luftwaffe. En conséquence, on avait formé les femmes pilotes pour transférer les avions neufs entre les usines de construction et les bases opérationnelles. Ainsi, on s'est rendu compte que les femmes pouvaient piloter non seulement les Spitfires et Hurricanes, mais aussi les bombardiers avec quatre moteurs, comme les Lancaster.

Après la guerre, l’industrie aéronautique a connu une expansion fulgurante partout dans le monde. Néanmoins, pendant très longtemps il n’y avait que très peu d'aviatrices. Selon le livre intitulé « Ladybirds - The Untold Story of Women Pilots in America » écrit par Henry M. Holden, une Américaine, Helen Richey, après avoir obtenu sa licence de pilote en 1930 à l’âge de 20 ans, avait été une des pilotes féminines en Grande-Bretagne pendant la guerre, y compris 16 mois pour les transferts des bombardiers pour le « Women's Airforce Service Pilots (WASP)».
Malheureusement, après la guerre elle n’a jamais pu trouver un emploi comme pilote : elle s’est suicidée le 7 janvier 1947.

Malgré cette tragédie, le nombre de femmes pilotes des vols commerciaux a augmenté, mais très lentement. En mars 2011 CNN avait publié un article intitulé « Why aren't more women airline pilots? ». Cet article, disponible sur la toile via

http://edition.cnn.com/2011/TRAVEL/03/18/female.airline.pilots/index.html

posait la question pourquoi, presque 80 ans après Helen Richey, on ne pouvait presque jamais entendre la voix d’une femme s’annonçant comme capitaine.

Et maintenant ?
Le 8 mars 2017, le journal britannique The Guardian osait écrire un article intitulé «Pourquoi les compagnies d’aviation ont besoin de davantage de pilotes féminins ».

https://www.theguardian.com/travel/2017/mar/08/why-airlines-need-more-female-pilots-to-take-to-the-skies

Cet article, écrit 76 ans après le décès de l'aviatrice mondialement connue, Amy Johnson, née en Hull, avait cité le pourcentage de pilotes féminins comme seulement 3% dans le monde entier, mais 6% en Grande-Bretagne. Autrement dit, la lutte pour l’égalité homme-femme doit continuer.

Et ici, en Suisse, on sait qu’il a fallu attendre longtemps avant d’accorder l’égalité de vote homme-femme partout dans le pays. Même s’il n’est pas rare de voir des conductrices de transport public en ville, on peut se demander quel serait le pourcentage des pilotes féminins auprès des compagnies d’aviation suisses.

Postscriptum : la première pilote féminine de Chile, Margot Duhalde, Commandeur de la Légion d'honneur, Croix de Guerre 1939-1945 et Médaille de la France libre.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Margot_Duhalde

Selon ce site de wikipedia, écrit avant son décès, " Margot Duhalde, née le 12 décembre 1920 à Río Bueno au Chili et morte le 5 février 2018 à Santiago du Chili, est la seule aviatrice des Forces françaises libres pendant la Seconde Guerre mondiale. Elle est pilote dans l'Air Transport Auxiliary de 1942 à 1945 chargée de transferts d'avions. Elle devient plus tard colonel de l'armée de l'Air chilienne ".

auteur : Mike Gérard

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