Le quatuor Alliages avec au centre Anne Boëls
05.03.2018 par LR
num.277 avril 2018 p.15
Concerts classiques aux Caves de Bon-Séjour Quand cordes et piano s'harmonisent

La saison 2017-2018 s’est achevée en style marathonien. En cause les futurs travaux de longue durée qui débuteront en avril sur le complexe de l’Ancienne Préfecture, l’école et les Caves de Bon-Séjour à Versoix.
Avec regrets nous quittons ce lieu intime et magique après 14 ans de magnifiques concerts programmés avec talent et passion, par Brigitte Siddiqui qui nous a permis de découvrir des artistes professionnels de très haut niveau et dans des domaines variés et intéressants.
Ainsi nous avons encore profité des trois derniers concerts, dont l’un, le 25 février 2018 était donné par le Quatuor à cordes Alliages, puis le Quintette pour piano et cordes de César Frank avec Anne Boëls pianiste.
Nos quatre artistes : Edouard Liechti 1er violon, Nicolas Jéquier 2ème violon, Patrick Leyvraz alto et François Abeille violoncelliste ont mis en valeur cette œuvre romantique n° 8 en si bémol majeur de Schubert écrite à l’âge de 17 ans en l’espace d’une petite semaine. Ces quatre mouvements joués avec aisance, fougue et sensibilité, reflétaient parfaitement la caractéristique demandée par le compositeur. Dialogues, expressions, musique fluide aux sonorités vibrantes, douceur ou fortissimo, danse (menuet) ou presto semblable à une tornade ou à un vol de moustiques survoltés, il y avait de quoi être captivé d’un bout à l’autre de ce quatuor harmonieux très marqué de l’empreinte schubertienne.
Vint le quintette pour piano et cordes avec l’interprète connue des Caves, Anne Boëls. Elle sut avec douceur rendre cette musique expressive bien qu’elle soit très complexe et quelque peu intense. Les nuances sont bien marquées laissant place tantôt au piano solo en couleurs de fond, tantôt avec l’ensemble des cordes qui marque puissance, intensité dans le jeu des harmonies. On a l’impression de vivre des marées perpétuelles au bord de l’océan. Dans le dernier mouvement Allegro non troppo ma con fuoco, vous aurez compris, c’est la braise incandescente, le feu qui pétille, embrase, jaillit en étincelles, se ranime quand il semble s’épuiser. L’on repart avec beaucoup d’expression pianistique donnée dans toute sa plénitude, survolant avec charme, les cordes paraissant s’essouffler dans une mélodie agréable dégageant émotion, sensibilité et soulagement. Œuvre très appréciée du public, vu la haute performance des artistes ; Génial, époustouflant !
Lucette Robyr
Photo Siddiqui
 

auteur : Lucette Robyr

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