13.04.2018 par MG
num.278 mai 2018 p.05
Les riverains de Genève souffrent plus que ceux de tous les autres aéroports suisses

Il est intéressant, mais pas du tout réjouissant, de comparer la situation des riverains de Genève aéroport avec celle des autres aéroports suisses. Ensuite, ayant prouvé que notre situation est la pire de toutes, de se demander si nos autorités à Berne sont vraiment au courant de nos souffrances.
Première comparaison : l’EuroAirport de Basel-Mulhouse-Freiburg. Cet aéroport est situé en France, 4 km au nord de la Suisse et à 6km de Bâle. Comme trafic, il y a moins que la moitié des passagers et mouvements que chez nous. La compagnie low cost easyJet est responsable de beaucoup de mouvements, mais également moins de la moitié des mouvements easyJet de Genève.
Selon un représentant de l’Office Fédéral de l'Aviation Civile cité par la commission de l’Économie du Grand-Conseil de Genève «L’aéroport de Bâle est binational avec le territoire français, mais 80% du trafic survole le territoire suisse».
En réalité presque 80% du trafic ne survole pas le territoire suisse. Beaucoup d’atterrissages viennent du nord, au-dessus de la France exclusivement. Quant aux décollages en direction du sud (sur Bâle), l’OFAC a autorisé une trajectoire qui permet aux pilotes de virer à droite (90/180/270°) très très rapidement après le décollage (encore plus rapidement que notre fameux écollage KONIL sur Satigny), ce qui les permet de ne pas survoler la Suisse. Il y a également les décollages en direction de l’est sur une piste transversale. Autrement dit, très peu de mouvements au-dessus de Bâle.
Ensuite, l’aéroport de Zurich. Pendant la nuit, entre 20h et 09h, l’Allemagne interdit les atterrissages survolant leur territoire. Ainsi, sur la fameuse Goldküste (rive dorée du lac de Zurich), les gens peuvent être sujets aux nuisances sonores. Suite à leurs plaintes, il est prévu d’équiper des logements avec les stores qui ferment automatiquement le soir, jusqu’à l’heure des derniers mouvements. A Genève, cette mesure n'a jamais été évoquée.
Bien sûr, il y a davantage de passagers et de mouvements à Zurich, mais non seulement l’aéroport ferme une heure avant (23h00), mais on y applique les surcharges du bruit pour les atterrissages entre 21h et 7h. Et le fait de n’avoir que très peu de vols low cost a comme conséquence qu’il y a beaucoup moins de retards. Pourquoi n'y a-t-il pas des surcharges réellement incitatives chez nous ?
L’aéroport de Berne : un aéroport qui permet aux membres du parlement suisse de prétendre qu’ils savent ce que c’est de se trouver sous les trajectoires des avions ! Mais avec seulement 20% du nombre de mouvements de Genève, sans le moindre long-courrier bruyant, leur « souffrance » est bien inférieure à la nôtre.
Les autres aéroports, comme Lugano et Lucerne, voire Sion, n’ont que très peu de mouvements.
Conclusion : nous, les Genevois, sommes les plus maltraitées. Les autorités fédérales le savent-elles seulement ? Ou le mur de roesti est si dense qu'il ne laisse passer ni le son, ni nos protestations contre un PSIA, qui met l’économie avant notre santé ?

auteur : Mike Gérard

<< retour