16.08.2018 par ALBB
num.281 septembre 2018 p.05
Route de Suisse : droit dans le poteau !

 Les travaux avancent au rythme annoncé. Il faut dire que la réfection de la route de Suisse est un énorme chantier dont le crédit se monte à 24.8 millions pour l''Etat, sans compter les aménagements communaux. Avec de telles sommes investies, on pourrait s'attendre à la perfection et au respect des normes...

Le premier tronçon (Mies-Montfleury) est terminé. Force est de constater que les trottoirs y sont larges, la piste cyclable est confortable. Alors, pourquoi, juste dans les derniers mètres, a-t-il fallu mettre un poteau qui rétrécit tellement la zone piétonne qu'une chaise roulante ne peut y passer ? Une poussette difficilement, d'ailleurs !

L'enfer est pavé de bonnes intentions... Il aurait suffi de garder au même niveau la piste cyclable et le trottoir pour que vélos et piétons puissent circuler sans problème. Il est vrai que, à cet endroit, les marcheurs ne sont pas nombreux. Alors, une solution telle que connaît la route de Sauverny sur plusieurs kilomètres aurait été pertinente les quelques mètres du carrefour concerné sans mettre les usagers en danger : un partage des espaces.

Petit détail piquant : cette anomalie architecturale nous a été signalée par un sportif de haut niveau sensible aux difficultés des personnes à mobilité réduite. Quelle belle preuve d'humanité. Merci à lui !

Au risque de paraître désagréable, je suggère que tous les ingénieurs et autres architectes qui modèlent les espaces publics aient un stage d'une semaine minimum en chaise roulante afin de parfaire leurs connaissances pratiques, avec visites obligatoires de villes, gares et autres espaces à la clé. Ils comprendraient que les normes qu'ils sont sensés apprendre sont vitales, pour une petite minorité certes, mais qui a aussi le droit de vivre et se déplacer.

Avec une telle expérience pratique, ils éviteraient certainement de nombreuses marches si décoratives, mais tellement inutiles, voire gênantes pour certains, comme à Versoix-Centre par exemple, pour privilégier des surfaces planes ou légèrement en pente. Accessibles donc ! Ils concevraient des largeurs confortables, où même - et surtout ! - une chaise avec moteur électrique pourrait, mieux que se faufiler ou slalomer, passer sans craindre une chute.

Avec un tel stage, ils auraient certainement compris que ce poteau est tout simplement dangereux. Pourtant, de la lumière il faut aussi, c'est indispensable ! Il suffirait que la surface trottoir-piste cyclable soit au même niveau, élégante solution pleine de bons sens. Au prix que coûtent déjà les travaux, cette adaptation minime ne devrait pas faire couler le projet. Quant au reste du parcours concerné, gageons que les responsables respectent les normes, et surtout les personnes en situation de handicap ! Merci à ceux sensés contrôler les plans d'être attentifs à ce genre de détail, de taille ! Inutile de tomber dans un autre panneau...

auteur : Anne Lise Berger-Bapst

<< retour