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15.01.2019 par YR
num.285 février 2019 p.12 Comment les habitants de Versoix ont voté le 25 novembre 2018 ?
Comment les habitants de Versoix ont voté le 25 novembre 2018 ? Stupeur extrême : Versoix vote presque comme Genève À Versoix, la participation a été identique pour les trois objets : 42,18% des personnes en mesure de voter l’ont fait. Dans le canton de Genève, elle était sensiblement supérieure : 44,1%. Au niveau national, les deux initiatives ont été refusées (34% pour l’initiative sur le droit suisse, 45% pour celle portant sur les vaches à cornes), tandis que la base légale encadrant la surveillance des assurées a été approuvée à un peu plus de 64%. Notre commune n’a pas fait les mêmes choix. Elle a refusé la révision du droit sur les assurances sociales à 55% — allant dans le sens des 58% de refus dans le canton de Genève. Même chose pour l’initiative sur le droit suisse : 74% de non à Versoix, proche de l’opposition à 75% à l’échelle cantonale. À voir ces résultats, Versoix vote comme Genève, qui est connue pour ne pas être cliente de l’UDC. Au niveau national, le premier parti de Suisse était seul contre tous, faisant face à une étrange union sacrée où la faitière patronale ÉconomieSuisse et des représentants des partis de gauche (PS et Verts) n’hésitaient pas à apparaitre dans les mêmes publicités politiques. Sur la surveillance des assurés, Versoix partage un autre trait genevois : voter plus en faveur des politiques « de gauche » (enjeux sociaux autour de la redistribution, de l’intégration des étrangers, etc.) que le reste du pays. Le refus versoisien à la surveillance des assurés est toutefois légèrement moins vigoureux que la moyenne cantonale. Cette différence est imputable à la couleur politique même de la commune, puisque sa majorité est au centre-droit et que sa chapelle du Parti Socialiste n’est que maigrement représentée au Conseil municipal. Le clivage ville / campagne est bien en vie Sauf que la comparaison s’arrête ici : sur la question de l’initiative sur les vaches à cornes, un écart un peu plus important sépare Genève (presque 60% de oui) de Versoix (tout juste 55%). À y regarder de plus prêt, cette initiative portant sur le monde agricole sépare les circonscriptions citadines de celles qui disposent de larges étendues vertes. Les habitants de la ville de Genève, par exemple, ont largement voté en faveur de l’initiative : 63% ! En revanche, certaines communes ont purement et simplement refusé l’objet. C’est le cas de nos voisins de Collex-Bossy (près de 55% de non), d’Anières, de Céligny, de Cologny ou encore d’Hermance. Autre signe de ce déséquilibre : le vote par commune selon leur nombre d’habitants. Cette élément donne une idée (quant bien même caricaturale, il faut en être conscient) du profil des communes genevoises. Moins elles comptent d’habitants, plus il est probable qu’elles soient rurales. Dans les communes de plus de 10'000 habitants, l’initiative a été acceptée à 61%. Ce taux baisse significativement quand on se penche sur les communes de moins de 10'000 habitants : ils n’étaient que 54% à en vouloir, en moyenne. Si Versoix a tout de même accepté l’objet, son écart de quelques points de pourcentage, inhabituel, cache un clivage ville / campagne bien vivace, même dans le canton du bout du lac. Les prochaines votations auront lieu le dimanche 10 février. Trois objets cantonaux et un objet fédéral seront sur le bulletin de vote. À vos stylos ! Texte : Yann Rieder auteur : Yann Rieder
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