17.11.2019 par ALBB
num.294 déc.2019-janv.2020 p.11
Une pétition à propos des arbres du canal de Choiseul

Le premier weekend de novembre a vu une agitation inhabituelle sur les réseaux sociaux à propos de notre ville. En cause une pétition "Sauvons les arbres de Versoix" lancée suite à des informations incomplètes qui réunies laissaient craindre le pire.

Tout d'abord, sur le site internet de la ville, une page non datée annonçait l'abattage d'une cinquantaine d'arbres le long du canal entre le chemin Dégallier et la route de Sauverny. En plus, lors d'un recensement il y a plusieurs années, les forestiers ont peint une pastille sur chaque arbre. Un tel marquage signifie souvent que le bûcheron va bientôt agir. Par conséquent, des citoyens pouvaient, à juste titre, être très inquiets puisque tous étaient tagués ! Elément supplémentaire, des panneaux montrant les réflexions d'étudiants de l'HEPIA et de l ‘UNIGE à propos d'une éventuelle voie verte sont installés le long de la promenade. Ils évoquent la possibilité d'utiliser le sentier du canal à cette fin, dans le cadre d’un scénario de développement à l’horizon 2050.

Dans le contexte des remous autour d'autres abattages récents dans le canton, le réchauffement climatique, le sujet est ultra-sensible. En tenant compte des éléments précités, un habitant a lancé une pétition sur internet, agrémentée d'une photo du canal (avant) et une autre de la voie verte qui relie Annemasse à Genève (après). Autant dire qu'elle a rencontré du succès et qu'elle a été relayée par de nombreux habitants et associations. Idéfix aurait été content...

Qu'en est-il vraiment ?
Les travaux d'abattage ont été effectués en février 2019 sans le moindre recours, et après avoir prévenu les riverains. La page internet était donc caduque. Actuellement, aucun projet important n'est prévu le long du canal de Choiseul. Toutefois, il est possible qu'un arbre doive être coupé pour des raisons de sécurité. Il s'agit-là de l'entretien normal de la forêt. Chaque abattage nécessite une autorisation officielle. Par ailleurs, la Ville devra entreprendre une réflexion à propos de ce lieu pour en assurer l'avenir à long terme puisque certains arbres sont très proches du cours d'eau et l'érosion naturelle va les déstabiliser.

Les étudiants de l'HEPIA doivent se frotter à des cas théoriques dans le cadre de leur formation pour être capables d'imaginer des solutions le jour où ils entreront dans la vie professionnelle. Mettre en avant le fruit de leur réflexion est à la fois une façon de renseigner le public sur les éventuelles possibilités de développement de la région et une information quant aux métiers qui existent pour les jeunes qui cherchent leur voie (verte ?).

La Ville a essayé de reprendre en main les informations dès le lundi matin, entre autres en ajoutant la date des abattages déjà effectués. Toutefois, le calme n'est pas revenu immédiatement sur les réseaux sociaux, preuve d'une méfiance face aux Autorités. Sans compter l'abattage d'un arbre sur un terrain privé le long du tronçon incriminé qui a provoqué des remous supplémentaires. La photo qui illustre cet article prouve que les bûcherons ont agi à bon escient : la souche était pourrie.

Conclusion
A l'heure des fake news, il n'est pas rare que des infos "concordantes" soient relayées maladroitement, quand bien même ceux qui les lancent sont de bonne foi. Toutes les pages publiées sur internet ne sont pas forcément vraies. Parfois, elles sont même créées pour semer le doute. Idéalement, toutes devraient avoir une date et être mises à jour afin d'éviter des malentendus. A chacun de vérifier la véracité de faits avant de les reprendre à son tour : tant les textes que les photos sont des points à bien contrôler...

auteur : Anne Lise Berger-Bapst

<< retour