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30.01.2020 par ALBB
num.296 mars 2020 p.05 R'Ose Transat : un pari gagné qui en ouvre d'autres
Le cancer du sein est un fléau qui touche statistiquement une femme sur huit en Suisse. Un choc terrible. Toutefois cette maladie n'est de loin plus incurable. En effet, les soins apportés permettent la guérison d'au moins 88% des patientes et ce pourcentage ne cesse d'augmenter. Cette maladie se vainc grâce à des traitements lourds. Toutefois, pouvoir garder le moral est indispensable pour éviter une récidive. Avoir la chance de partager des activités sportives, sociales ou culturelles, est important pour ne pas perdre pied et se reconstruire. Elisabeth Thorens-Gaud fait partie de ces femmes qui ont vaincu la maladie. Elle avait besoin de vivre une aventure, un exploit, pour éradiquer ce traumatisme. Comme elle est passionnée de voile, avec le soutien de sponsors, d'une docteure et de ses proches bien sûr, elle a pu réunir cinq autres rescapées pour traverser l'Atlantique en novembre dernier sous la houlette d'une skipper expérimentée. Un équipage totalement féminin ! Cette aventure s'est déroulée fantastiquement bien : les équipières ont su construire une complicité emplie de respect et d'humour. Les écueils ont été relevés dans la bonne humeur. Après 25 jours de navigation, le catamaran a rejoint La Martinique où les attendaient leurs proches. Symboliquement, la traversée de l'océan après celle du désert de la maladie a permis de laisser le cancer derrière elles, justement sur son tropique ! Une belle victoire ! Fières d'avoir réussi ce challenge, mais surtout enrichies par cette amitié complice, les équipières voudraient que d'autres femmes qui doivent faire face à un cancer puissent aussi pratiquer du sport pour pouvoir ré-appréhender la vie avec optimisme. Même si une autre Transat n'est pas immédiatement prévue, l’association Heureuse qui comme…organisera des stages de voiles sur le lac Léman ce printemps. D'autres idées ont été mises en place à l'attention des patientes. On peut citer en particulier de l'aviron à Ouchy et Vésenaz en collaboration avec le CHUV et les HUG. Ce sport est accessible, même sous chimio, si l'accompagnement est adéquat. Il permet de reprendre confiance en soi et le "contrôle de sa barque" psychologiquement. C'est aussi l'occasion de rencontrer d'autres malades dans des conditions extra-hospitalières conviviales, de tisser des liens, de la complicité, même de l'amitié. Un livre est en cours d'écriture pour raconter la transat, mais aussi offrir des conseils à des patientes. Il sortira en octobre 2020, justement le mois "rose" du cancer du sein. Notre journal ne manquera pas de le rappeler en temps utile. Le dire avec des fleurs Au centre de Port-Choiseul, face au lac, des tulipes sont en train de germer pour rappeler que cette maladie existe, qu'il faut oser en parler et surtout qu'on en guérit ! La vie peut même paraître plus belle et plus précieuse une fois cette calamité passée. Parole d'initiée ! Ces fleurs sont aussi un clin d'oeil aux navigatrices de r'Ose Transat puisqu'elles sont plantées au bord de l'eau, tout près du lieu de leurs premiers entrainements... Le cancer du sein ? Trêve de tabou ! Osez en parler ! Ne fuyez pas les malades, entourez-les ! Donnez-leur la chance de vivre le plus normalement possible durant le traitement ! N'oubliez pas d'entourer leurs proches qui sont sûrement aussi ébranlés ! Et, surtout, rappelez-vous que le cancer n'est plus forcément mortel ! Ainsi, vous participerez à un mieux-être. Photo : les tulipes en devenir à Port-Choiseul auteur : Anne Lise Berger-Bapst
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