20.06.2010 par ro
num.199 juin 2010 p.02
Laisse béton

Laid, moche, horrible, abominable, vilain, inesthétique, disgracieux, ...
Que dire de plus ? Hideux, affreux, honteux,...
Je crois que je vais m’arrêter là dans la liste des qualificatifs des nouvelles cabanes de pêcheurs à Port-Choiseul!
Non pas que je sois à court de voca- bulaire, mais simplement car aucun d’entre eux n’est assez fort pour exprimer mon ressentiment face à ces nou- velles constructions.

Comment peut-on imaginer, ne serait- ce qu’une seconde, de bâtir une horreur pareille ?
Comment peut-on accepter de valider un projet qui défigure un joli petit coin de nature ?
Comment accepter que le parc Choiseul se termine par cet «amas» de béton et de tôle ?

Depuis des décennies, des citoyens se battent pour empêcher la privatisation des bords du lac. Alors, comment peut-on priver un grand nombre de personnes de se reposer un instant tran- quillement sous les figuiers ?

Combien de personnes venaient passer un moment avec leurs enfants, avec des personnes âgées ou simplement seules dans cette petite crique ?

Les jours de bise, combien de canards, cygnes et autres grèbes venaient dans cet espace protégé ?
Nous a-t-on refilé les «ferrazinettes» dont Genève ne voulait pas ?
Autant de question qui se bousculent dans ma tête et qui n’ont pas encore trouvé de réponses.
Certains me répondront : t’as qu’à aller à la plage ! Pour le côté tranquille, certainement !

D’autres encore : t’as rien compris !

Certes, comme je ne suis pas architecte et que je suis assez hermétique à l’art moderne, je dois vraisemblablement être incapable de comprendre la significa- tion artistique profonde du choix de ces cabanes !
Oui, je sais aussi que dans le cadre de la renaturation de la Versoix, la rivière a retrouvé une dynamique naturelle et deux (enfin je crois) pêcheurs ont été «expropriés». Il fallait leur proposer un emplacement en échange de ce qu’ils avaient perdu.

Retour à la nature, protection de la biodiversité, maintien d’activité professionnelle ... Très bien ! Je suis en faveur de tel projet «étiqueté développement durable».
Mais ces immondes cabanes ? Est-ce aussi un développement qui «satisfait les besoins des générations présentes, sans compromettre la possibilité pour les générations à venir de satisfaire leurs propres besoins»? 1
Je vous laisse à vos réflexions...

auteur : rédacteur occasionnel

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