15.10.2025 par DTT
num.352 octobre 2025 p.08 Le «Versoisien» Rick Davies, coleader de Supertramp, est décédé
Disparu le 6 septembre dernier, à l’âge de 81 ans, le pianiste-chanteur-auteur-compositeur du mythique groupe anglais avait un lien très particulier avec la commune. Explications. Avant de connaitre le succès que l’on sait après la sortie de son troisième album, «Crime of the Century» en 1974, Rick Davies avait passé pas mal de temps à Versoix. Nous sommes à la toute fin des années soixante. En 2001, le musicien racontait: «Quand j'ai commencé la musique, je faisais partie de The Lonely Ones. On s'est rendus à plusieurs reprises à Genève, au Griffin's Club. Son patron nous a programmé plusieurs dates de concert, alors que nous avions d'énormes problèmes d'argent qui nous empêchaient de retourner en Angleterre. La réalisation d'une musique de film à Lausanne, dirigée par un compositeur nommé David Llewelyn, nous a branchés sur un autre projet de BO à Munich. Là-bas, le groupe se dissout. Et de nouveaux soucis financiers me projettent sur les bancs de la gare. C'est à ce moment que Llewelyn me recontacte et me parle d'un certain Sam Miesegaes, financier à Genève, intéressé par notre musique. Il me fait revenir plusieurs mois à Genève, je forme un nouveau groupe, The Joint, en attendant qu'il finance une entité sérieuse.» Ce sera Supertramp. Dans la villa Serena Mais en fait de Genève, c’est plus précisément à Versoix que Rick Davies s’installe. Dans la villa, baptisée Serena, de Sam Miesegaes. Ce dernier prend tout en charge et finance les deux premiers enregistrements de Supertramp dès 1970. On connait la suite. Très affecté par le décès de Rick Davies, Nicolas Miesegaes, l’un des trois fils de Sam, se remémore: «Je me souviens d’une super enfance dans une belle et grande maison avec plein de chambres, une piscine, une cascade et un étang avec des poissons, raconte le jeune sexagénaire. Je me rappelle aussi que Rick répétait avec ses musiciens dans le sous-sol et qu’au fil des mois, il était devenu un peu membre de la famille et cela m’a permis de construire une amitié durable.» Contact privilégié Cette proximité avec l’Anglais ne tarira jamais, même après la vente de la maison en 1972 et la fin de la relation entre Sam Miesagaes et Supertramp. «Je suis toujours resté en contact avec Rick, je suis même allé plusieurs chez lui aux Etats-Unis où j’étais accueilli à bras ouverts, poursuit Nicolas. Et lorsque Supertramp venait dans la région, on se voyait. D’ailleurs l’une des dernières fois où le groupe a débarqué à Genève, ce devait être en 2010, j’ai voulu me rendre avec Rick retourner voir notre maison: elle avait été détruite!» On le sait aujourd’hui, cette bâtisse a été achetée ensuite par le roi déchu de Roumanie, Michel 1er. Lorsque le monarque en exil déménage à Aubonne en 2004, la villa est mise en vente. Selon nos informations, c’est tout d’abord une mission officielle du Japon qui s’y installe durant quelques années. Rachetée enfin par le Koweit, la villa est alors détruite. Une nouvelle construction, que certains qualifient de bunker, s’y trouve depuis lors. DTT (avec Anne Lise Berger-Bapst) Légendes photos : Le roi de Roumanie, sa femme et sa fille devant la villa Serena. (Archives du Patrimoine versoisien) Rick Davies, quelques années après son séjour versoisien. (Ueli Frey) La propriété aujourd’hui est en mains du Koweit. (dr) auteur : Didier Tischler Taillard
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