23.08.2011 par ALBB
num.211 sept. 2011 p.12
Une distillerie à Versoix !

Michel Courtois a toujours vécu à la ferme et il est passionné par tout ce qui entoure la vie de la campagne. Cette année, il a remis le domaine à son fils et souhaitait trouver une activité annexe pour garder le contact avec la terre et ses gens.

Il a récemment acquis la distillerie de la famille Pelichet de Crans-sur-Céligny. Un véritable bijou ! L'installation comprend une chaudière à mazout, un alambic et trois grosses cuves en cuivre d’un volume de 400 litres serties dans des arceaux de bois. Le tout monté sur un vieux camion Saurer de 1922.

En effet, à l'époque, le distillateur passait de village en village et proposait à ses clients de distiller les fruits récoltés. Il était courant que les habitants cueillent eux-mêmes cerises ou autres fruits qu'ils préparaient pour confectionner leur propre eau-de-vie. Depuis, le moteur du camion a rendu l'âme et la distillerie est basée sur un point fixe.

Le marché a changé et cette habitude s'est perdue. Pourtant, aujourd'hui, la population s'intéresse à nouveau aux produits du terroir. Michel est d’ailleurs persuadé que certaines personnes seront ravies de découvrir comment fabriquer son propre kirch.

Notons que l'installation du camion a été une prouesse technique. Toute l'électricité était à refaire et il a également fallu raccorder à la fosse le conduit d'évacuation des déchets. Les entreprises régionales contactées ont pris du plaisir à participer à ces améliorations : ce travail était pour le moins différent de celui qu'ils effectuent quotidiennement.

Il faut aussi savoir que, contrairement à ce que certains pensent, une bonne eau-de-vie a été confectionnée avec des fruits de qualité qui ont été préparés soigneusement. Pendant environ un mois, les masses sont macérées dans des tonneaux qu’il faut régulièrement brasser pour activer la fermentation.

Par ailleurs, ne s'improvise pas distillateur qui veut ! Cette activité est contrôlée par l'office fédéral des alcools. Il faut demander une concession, donc avoir un casier judiciaire vierge. D'autre part, au niveau cantonal, les Services du Feu et des Eaux sont également responsables. Autant dire qu'il faut prendre du temps (et ne pas perdre patience !) avant d'obtenir les précieux sésames !

Les alambics sont prêts, toutes les autorisations ont été obtenues. On peut sans autre contacter Michel Courtois qui espère non seulement permettre à des gens de transformer leurs fruits en alcool, mais aussi faire découvrir une activité de notre patrimoine qui tendait à disparaître.

Pour plus d'information, on peut téléphoner au 022 755 43 16 ou écrire à lescourtois@bluewin.ch.

 

auteur : Anne Lise Berger-Bapst

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