16.10.2011 par ALBB
num.213 nov. 2011 p.03
Solidarité internationale La région genevoise montre l'exemple

Tous les cinq ans, la Fédération Genevoise de Coopération recense la solidarité internationale des communes genevoises et du canton. On peut toujours parler du verre à moitié vide ou moitié plein, selon l'angle sous lequel les données sont regardées. La brochure éditée contient de nombreuses statistiques, mais aussi des exemples concrets de projets de développement et des réflexions de personnes impliquées sur le terrain, tant ici en Suisse qu'à l'étranger.

Née du fameux sommet de Rio en 1992, l'idée que les pays riches se doivent de consacrer 0.7% de leur budget aux pays en voie de développement a de la peine à être concrétisée. Quelques pays du nord de l'Europe l'ont adoptée et l'appliquent scrupuleusement. Partout ailleurs, elle reste une bonne intention, dans des plans d'avenir sans pour autant entrer en vigueur.

La Confédération suisse, par exemple, prévoit 0.5% à la demande du Parlement (Conseil National en 2010 et Chambre des Etats en 2011). L'année prochaine, les crédits-cadres pour les années 2013-2016 seront votés avec cette volonté. Ils dépendront toutefois aussi de la nouvelle composition du législatif et de la conjoncture. L'objectif 0.7% ne pourra être atteint au mieux que lors des budgets pour 2016-2019.

Les points positifs et ceux à améliorer
La région de Genève, ville internationale où chaque pays est représenté, a bien sûr une sensibilité plus grande aux autres et un esprit d'ouverture. Le Grand-Conseil a d'ailleurs adopté il y a dix ans déjà et à l'unanimité, ce qui est exceptionnel, une loi stipulant que 0.7 du budget cantonal doit être consacré à la solidarité internationale.

Pourtant, malgré l'augmentation constante des crédits, la proportion atteinte sur le budget du canton de Genève n'est que de 0.2%. Autant dire que la loi n'est pas appliquée. Les préparations des budgets sont des négociations entre les partis et dépendent aussi de la situation financière. Le pragmatisme de certains pousse à couper là où cela ne se voit pas trop.

Les communes mettent aussi la main au portemonnaie pour participer à l'aide et certaines d'entre-elles dépassent largement le 0.7%. Toutefois, il est impossible de comparer les efforts entre des entités si différentes que des villes responsables d'une grande population (grosses dépenses sociales) et des petites communes sans grandes charges, avec tous les cas de figure entre ces deux extrêmes. (voir tableau pour notre région).

Au niveau suisse, force est de constater que Genève est un bon exemple. Pas moins du moitié de l'aide suisse provient de notre canton ! Il se trouve que les autres cantons latins sont également sensibles au sujet, mais qu'il existe un clivage certain avec la Suisse-Alémanique où l'on considère que ce budget est du ressort de la Confédération. De plus, rien qu'à Genève, 347 ONG sont actives. Outre-Sarine, il n'y a pas de tel réseau, mais seulement de grandes associations telles que Caritas, Helvetas, etc. Ces associations vivent des dons de particuliers qu'elles obtiennent lors de campagnes publicitaires, mais pas de subventionnements publics.

En conclusion, on peut dire que notre région n'a pas encore atteint le 0.7%, mais que cet objectif reste réalisable.

Pour plus d'information, on peut commander la brochure via le site www.fgc.ch ou par téléphone au 022 908 02 80.

auteur : Anne Lise Berger-Bapst

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