25.11.2011 par TM
num.214 déc. 2011 p.10
Versoix, un pas dans l'histoire?

Au conseil municipal de Versoix

C'est peut-être par là qu'il faut commencer, un conseil municipal "historique", selon le conseiller administratif M. Patrick Malek-Asghar, car explique-t-il, on a traité de "projets durables importants", d'où il rappelle le travail laborieux effectué concernant l'historique des canalisations, à l'occasion de la dernière ligne droite des travaux d'assainissement, dans la zone du chemin Dégallier et de la rue du Lac, et qui devrait mettre un point final au dossier. Mais l'histoire n'a ni commencement, ni fin, et ces 5 000 000 de francs, votés à cet effet, ne seront probablement pas les derniers. Quant à savoir si "on s'en souviendra", comme M. le conseiller administratif l'a affirmé, l'histoire en décidera, même si le fait marquera certainement la mémoire de ceux qui y ont durement travaillé.

Concernant le budget, aucune modification notoire n'a été signalée, uniquement des corrections de forme et des changements d'ordre pratique, bien que la tâche n'ait pas forcément été simple, du fait que l'Etat, comme attendu, a annoncé une baisse des recettes fiscales. Cette baisse a été en partie absorbée par un fond provisionnel sur les recettes d'impôts précédentes, à hauteur d'environ 600 000 francs, et conduisant à l'acception du budget à l'unanimité des vingt-trois conseillers municipaux présents.

Cela dit, après les canalisations, un autre historique, répertoriant les divers fonds et provisions, et les finances sur plusieurs années, pourrait être la prochaine tâche du conseil administratif. Car, même si ce travail de fourmi, consciencieusement accompli ces dernières années par M. le conseiller administratif, est admirable, on a parfois l'impression d'être face à l'oeuvre d'un écureuil, à mesure que l'on s'encouble bien heureusement sur des provisions, terrées dans des cachettes oubliées. A sa décharge, tout de même, cette façon de procéder permet pour l'instant à Versoix de résister aux aléas et de persévérer dans la création du centre-ville, même si le projet pourrait s'avérer trop marginal, au regard des implantations projetées par le plan directeur cantonal.

Par ailleurs, le bâtiment de la voirie à Lachenal, un des gouffres à énergie de la commune, sera enfin rénové pour près de 3 000 000 de francs, suite au vote du CM, mais que certains se rassurent, ces chiffres sont, bien évidemment, prévus par le budget !

M. Malek-Asghar n'avait, cependant, pas fini d'en démordre, puisqu'il se substituait au vice-maire, M. Claude Genequand, absent, afin de présenter un projet de réaménagement de la zone Ami-Argand. En mettant l'accent avec sur un espace de loisirs, on entend ainsi "assurer les jeux de ballons", selon M. Lambert, avant d'ajouter qu'il faudrait, au final, probablement sortir deux à trois millions de francs. La présentation finira par l'approbation d'un crédit d'étude de 66 000 francs.

En outre, diverses interventions instructives sont à relater. D'abord celle de M. le Maire, répondant à M. Kummer, et expliquant que l'antenne médico-pédagogique semble poser quelques problèmes administratifs pour son entrée en fonctionnement et que la commune, qui déjà les locaux, ne peut se permettre d'engager du personnel à cet effet, mais assure une reprise prochaine des discussions. Ensuite, l'incontournable M. Piccot demande un organigramme du personnel communal ainsi qu'une visite guidée de la chaufferie centralisée en dessous de l'EMS, pour que les conseillers soient à même d'expliquer à la population ce projet d'eau chaude à grande échelle. Il reporte aussi un souci de trottoir trop haut, en face de la boulangerie Monnot, pour l'utilisation par les personnes handicapées, et secondant ainsi M. Levrat, qui faisait remarquer que les blocs servant de buttée au parking "de la Migros" étaient devenus mal pratiques, en raison du décalage dans le marquage des places. Et puis, répondant au public quant à l'utilité des places pour moto-cycles à Pont-Céard, M. Ricci explique qu'il s'était autrefois agi de résoudre une question de visibilité, en empêchant les automobilistes de s'y parquer, tout en faisant usage de l'espace.

Notons, enfin, que les Verts, par l'intermédiaire d'Yves Richard ont timidement rappelé la motion "non partisane" pour le solaire sur les bâtiments communaux, contrastant avec le fait que le bilan énergétique de certains édifices, à l'occasion des comptes, et à la vue des frais de chauffage, est affolant. Et d'aucuns penseront qu'il fait bien de s'inquiéter, car un autre historique, relatant les motions et les pétitions encore en cours, révèle un bon nombre de projets en attente depuis bientôt deux ans, et certains même, datant de plus d'une législature. Elles concernent les transports, l'énergie, la communication, le sport, l'urbanisme… Alors, bien que d'un côté, on semble aller de l'avant, lui, ne paraît être encore qu'un fantôme, ce pas dans l'histoire !

auteur : Thomas Mazzone

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