16.06.2013 par MG
num.230 juillet 2013 p.06
Les plans pour l'aile Est à l'aéroport

Le 24 avril 2013 l’Aéroport International de Genève (AIG) a soumis à l’Office Fédéral de l’Aviation Civile (OFAC) ses plans d’un nouveau terminal (l’aile Est). Plusieurs communes riveraines et organisations environnementales se sont opposées à ces plans.

Quel est l’enjeu ?


Actuellement, pour les avions à grande capacité utilisés pour les vols longs courriers, il y a des bâtiments provisoires « Gros Porteurs » et passerelles « Fingers No 14-15-16 ». Il y a également trois autres positions (17-18-19) capables d’accueillir des Gros porteurs, mais qui n’ont pas des passerelles. Actuellement, ces autres positions ne sont que très rarement utilisées, mais elles seront intégrées dans ce projet aile Est. Or, leur existence permet à l’AIG d'affirmer que ce projet ne changera pas la capacité de l’aéroport et n’entraînera pas d’augmentation du nombre de mouvements liés au trafic aérien.

Les opposants relèvent que le projet d’aile Est aussi offrirait une nouvelle position à des avions de catégorie inférieure, et que trois des six positions seraient modifiées pour accueillir soit un gros porteur, soit deux avions moyens, ce qui augmente la capacité de 6 à 10. Résultat de la course : une augmentation continuelle du trafic aérien.

Dans des telles circonstances, il est toujours intéressant de suivre l’évolution des responsables de l’aéroport, en particulier son Directeur, Robert Deillon et son porte-parole, Bertrand Stämpfli.
En décembre 2012, dans une entrevue avec un journaliste du Matin Dimanche, Monsieur Stämpfli, en parlant de ce nouveau bâtiment, coûtant environ 350 millions de francs, déclare qu'il devrait  offrir 8 points d’embarquement supplémentaires pour longs courriers, ou 16 pour des moyens courriers. Il a également expliqué qu’en augmentant le nombre de bretelles qui permettent aux appareils d’accéder ou de quitter la piste d’envol, on pourrait augmenter la capacité de la piste de 40 mouvements à 45, dans un premier temps, ce qui représente 90 avions de plus chaque jour (il considère qu’un jour, c’est entre 6h du matin et minuit !).
Monsieur Deillon, a parlé de la possibilité de transporter annuellement 25 millions de passagers d’ici l’an 2020. Plus récemment, il semble qu’il vise un tel trafic annuel vers 2025.
Le discours de Monsieur Stämpfli a également été modifié. Selon une entrevue publiée par la Tribune de Genève du 12 juin, il considère maintenant que la saturation de l’aéroport devrait être achevée d’ici 2040 ou 2050, en passant le cap de 20 millions de passagers.

Pour les opposants, il y a beaucoup d’arguments contre l’expansion continuelle du trafic. Malgré les bonnes paroles de l'AIG, le trafic augmentera considérablement (l'AIG trouvera d'autres compagnies d'aviation en offrant les rabais et des taxes passagers très basses). Les nuisances sonores seront plus fréquentes et ne laisseront de moins en moins de moments de paix, ce qui devient de moins en moins acceptable pour un aéroport au milieu de zones de forte population (Vernier, Meyrin, Grand-Saconnex et Versoix). Le boum des émissions carboniques va à l’encontre des efforts pour réduire le réchauffement planétaire. Pour l’Association des Riverains de l’Aéroport de Genève (ARAG) le risque est que l’AIG devient de facto un Hub (comme l’aéroport de Zurich), avec les vols longs courriers partant tard les soirs vers l’Est et le Sud.

Mon argument personnel est que, afin de garantir un environnement sain et vivable pour mes petits-enfants, il faut imposer des limites raisonnables au trafic aérien à Genève.
 

auteur : Mike Gérard

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