21.06.2013 par AP
num.230 juillet 2013 p.04
Ecole Montessori

Derrière la Caravane Passe, à deux pas de Port Choiseul, se trouve une jolie maison d’un bleu enfantin. Si on tend l’oreille, on peut entendre des cris d’enfants qui jouent dans le jardin. Inscrit sur le portail : La Maison Bleue.

Petite visite de cette école issue de la pédagogie Montessori.
Une dizaine d’enfants sont assis en rond autour de leur maîtresse. Fatima, enseignante parlant uniquement l’anglais, leur apprend une chanson autour des prénoms, qu’ils tentent de suivre tant bien que mal entre des éclats de rire. Il s’agit ici d’une des deux classes de la Maison Bleue, celle des grands.

En face, les plus petits s’habillent à tour de rôle pour sortir, appelés chacun leur tour par Michelle, qui enseigne en français, car les classes alternent chaque semaine entre les deux langues.

Ces deux petites maisonnettes sont situées dans le jardin même de la demeure de Juanita Sbrissa, directrice des lieux, ce qui participe à l’ambiance très familiale. A l’intérieur de ces classes, on a l’impression d’être géant : tous les meubles sont à la taille des enfants, des chaises aux étagères. Les gamins évoluent ensemble dans cet environnement restreint, qui est un point fort selon la maîtresse des lieux : « C’est une structure qui peut donner une notion de collectivité, qui est très stimulante pour les enfants. Quand ils quittent la maison, ils savent compter, parfois très bien écrire déjà, car l’atout d’une petite école, c’est l’attention qui est donnée à l’enfant, qui est très individualisée par rapport à une grande structure. »

Sur les étagères, des plateaux contiennent différentes activités de vie pratique, un des domaines enseigné dans les écoles Montessori. « Il y a une séquence de mouvements pour que ce matériel soit bien utilisé et qu’il apprenne vraiment quelque chose à l’enfant », m’explique Mme Sbrissa en me montrant un exemple.
Le plateau qu’elle a devant elle contient trois boîtes, que l’enfant doit ouvrir l’une après l’autre, puis refermer. La marche à suivre est montrée par les maîtresses une première fois. Les bambins sont ensuite libres d’expérimenter l’activité par eux-mêmes, le matériel leur permettant de se rendre facilement compte de leur erreur. Ces exercices pratiques ont pour but d’améliorer la coordination motrice fine de l’enfant, en le préparant notamment à la tenue du crayon. Il expérimente des choses très simples, comme l’exemple des boîtes, et des mouvements plus complexes, comme coudre un bouton ou cirer des chaussures.

Quatre domaines et un matériel spécifique.
Parmi les domaines enseignés, on peut trouver,

  • les activités de vie pratique,
  • le développement sensoriel,
  • les mathématiques,
  • le langage.

Chaque domaine possède un matériel spécifique, entièrement conçu par Maria Montessori.
Cette pédagogue renommée était une avant-gardiste née en 1870. Elle fut notamment la première femme médecin en Italie, malgré l’hostilité rencontrée. C’est sur sa méthode que se basent toutes les institutions du même nom. Centrée sur l’idée d’une construction par paliers propre à chacun, elle laisse à l’enfant une grande liberté de choix, mais également une responsabilité face à des règles à respecter. Juanita Sbrissa compare cette autonomie limitée avec la circulation : la voiture nous donne la possibilité de se rendre où nous le désirons, mais avec l’obligation de respecter les limitations de vitesse et les feux rouges.
Ici, les règles à respecter sont entre autres le respect du matériel et de l’ordre, jugés indispensables pour la vie en communauté. « L’enfant est rendu très indépendant dans cette ambiance. Cela va engendrer quelqu’un qui va bien fonctionner en société, avec ses responsabilités mais avec ses libertés », développe Juanita Sbrissa.

Les écoles Montessori sont présentes dans le monde entier, et requièrent des institutrices ayant suivi une formation spécialisée. Les institutions sont séparées en classes d’âge de trois ans, acceptant des bambins dès la naissance jusqu’à leurs douze ans.
La Maison Bleue regroupe quant à elle des enfants de trois à six ans, mais les petits de deux ans et demi sont acceptés, pour autant qu’ils soient propres. C’est en effet la seule condition à l’inscription de l’enfant.

Quant aux coûts, Juanita Sbrissa estime qu’ils sont plus favorables pour les familles aisées que ceux des crèches d’Etat, qui se calculent en fonction du revenu des parents.

A noter que cet été, la Maison Bleue propose des semaines récréatives, avec la possibilité de s’inscrire pour une demi-journée ou plusieurs jours.

auteur : Anouk Pernet

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