17.08.2013 par GS
num.231 septembre 2013 p.12
Visite du chantier du Gazoduc

Les travaux pour la construction du gazoduc entre Trélex (VD) et Colovrex (commune de Bellevue, GE) avancent selon la planification prévue, malgré un départ ralenti par des conditions météorologiques particulièrement défavorables. Les abondantes précipitations et basses températures des mois de mars, avril et mai, ont rendu les sols agricoles difficilement praticables. Cette situation exceptionnelle a engendré une modification du mode opératoire initialement prévu. Le train de chantier de ligne unique a dû être adapté avec la mise en place de 2 à 3 fronts d’attaque pour décaper les terres végétales. Ces changements répondent aux directives édictées par le pédologue dont la mission est le ménagement et la protection des sols. La mise en service du gazoduc reste planifiée pour la fin de cette année.

C’est en compagnie de Monsieur Gilles Verdan, directeur adjoint de Gaznat et responsable des travaux, que nous avons visité le chantier du gazoduc de la frontière vaudoise à Collex-Bossy. Chantier exceptionnel qui ne manque pas d’attirer la curiosité par son envergure et les techniques employées.

Depuis la pose du premier tube, le 1er mars 2013 à Trélex, les travaux pour la construction du gazoduc Trélex-Colovrex ont subi des conditions météorologiques particulièrement défavorables. Le chantier a dû être arrêté à plusieurs reprises, et des plats bords (« plaques » de répartition de la pression des engins sur le terrain) ont dû être installés pour permettre la poursuite des travaux en ménageant les sols. Cette situation exceptionnelle a nécessité une adaptation du train de chantier qui se poursuit actuellement avec des fronts d’attaques répartis en des points différents.

Ces modifications, mises en place dans le respect des directives du pédologue, impliquent que les zones décapées et la fouille restent ouvertes plus longtemps que ce qui avait été initialement prévu. Ces changements n’auront en principe pas d’impact sur la mise en service du gazoduc prévue à fin 2013.

La construction des postes de Colovrex et Trélex permettant l’interconnexion du nouveau gazoduc au réseau de gazoducs existants avance selon le planning prévu. Le gros œuvre des bâtiments est terminé et la mise en place des installations de raccordement est en cours.

Les travaux sont placés sous la surveillance technique de l’Inspectorat Fédéral des Pipelines (IFP) qui contrôle les travaux mécaniques, dont notamment les soudures des tubes qui sont validées sur les 24km du tronçon du gazoduc.

Quelques chiffres :

Longueur : 24 km dont 9 km sur Genève et 15 km sur Vaud
Nombre de tubes : 1500
Diamètre du tube : 400 mm (16˝)
Caractéristiques : Tubes en acier, 7.1 mm d’épaisseur, protection intérieure en époxy, protection extérieure en polyéthylène et fibrociment.

Mesures de sécurité

Lors de la pose du gazoduc, toutes les soudures sont contrôlées par radiographie. Les radiographies sont ensuite soumises à l’Inspectorat Fédéral des Pipelines (IFP) pour validation des soudures. L’IFP contrôle le déroulement des travaux. Le gazoduc est enterré avec un recouvrement minimum de 1 mètre en terrain agricole, et à de plus grandes profondeurs aux croisements de chemins et routes par exemple. Des dalles de protection ou des gaines de protection sont posées pour le passage sous les routes.

Lors de la mise en service du gazoduc, celui-ci est testé en le remplissant d’eau avec une pression d’environ 130 bar pour une exploitation du gazoduc autorisée finalement à un maximum de 80 bar. Ce test dure au minimum 24 heures. Durant la première année de service, puis tous les dix ans, on passe un robot nommé « piston instrumenté », qui permet de contrôler l’intégrité de la conduite sur la totalité de l’ouvrage et de détecter d’éventuels défauts.


Mesures environnementales

La construction du gazoduc entre Trélex et Colovrex implique un vaste programme de mesures environnementales qui concerne autant la faune et la flore que la protection des sols.

Pour assurer le suivi environnemental et pédologique durant la réalisation du gazoduc, Gaznat a mandaté un groupe de spécialistes chargés d’évaluer les éventuels problèmes environnementaux et écologiques susceptibles de se poser sur le chantier. Ceci tout en garantissant la mise en œuvre des obligations environnementales et conditions arrêtées dans la procédure d’approbation des plans.

Les mesures préparatoires consistent à la planification des défrichements hors des périodes de reproduction de l’avifaune, l’enherbement préalable de l’emprise du chantier (environ 6 mois avant le début du chantier), de manière à assurer une meilleure tenue des sols lors des travaux. Le déplacement de quatre nids de fourmis rousses (Formica polyctena, espèce protégée en Suisse) situés dans l’emprise du futur chantier. Le prélèvement d’œillets superbes (Dianthus superbus), espèce protégée au niveau national, avec mise en couveuse au Jardin botanique de Genève. Ces plantes seront réintroduites sur le site à la fin du chantier. Enfin, transplantations d’Epipactis helleborine (orchidées protégées) sur deux nouveaux emplacements situés en dehors de la zone de chantier.

Différentes mesures d’accompagnement telles que la protection des sols, la création d’une lisière étagée en bordure du chemin des bois de Versoix et de structures favorables à la petite faune, diverses mesures permettant d’éviter la propagation d’espèces végétales néophytes envahissantes, potentiellement présentes sur le tracé du gazoduc.

Des couloirs permettant le passage de la grande faune ont été maintenus durant les travaux. Durant la période de reproduction des batraciens, des barrières à amphibiens sont installées localement le long du tracé. Les individus récupérés sont déposés hors des emprises du chantier.

Encore quelques tubes à poser et, d’ici quelques mois, toutes traces du passage du gazoduc auront disparu, la nature reprendra ses droits.

Documentation Gaznat SA - Photos G. Savary


 

auteur : Georges Savary

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