13.11.2013 par MG
num.234 décembre 2013 p.05
Le bruit de l'aviation et la santé

En octobre de cette année, la prestigieuse revue scientifique British Medical Journal a inclus deux récentes études sur l’effet du bruit de l’aviation sur notre santé, en particulier les problèmes cardiovasculaires. La journaliste indépendante, Francesca Sacco, a fait une enquête sur la situation autour de l’aéroport de Genève. Après avoir contacté de nombreuses organisations, elle a écrit un article qui fut publié dans l’édition de GHI du 20 novembre 2013.

Le seuil minimal choisi comme référence pour définir une région où les habitants peuvent souffrir des effets sur leur santé est une moyenne de 55 décibels pendant la journée. D’après les chiffres fournis par l’aéroport de Genève, ce seuil est dépassé pour quelque 14'250 riverains. Parmi ces riverains il y en a beaucoup qui habitent les communes de Bellevue, Chambésy, Genthod et Versoix.
Selon Max Brink, contacté par Francesca Sacco, et qui est un collaborateur à la section Bruit du trafic aérien de l’Office Fédéral de l’Environnement (OFEV), les deux recherches ont été réalisées de façon scientifiquement rigoureuse. Le porte-parole de Genève aéroport, Bernard Stämpfli, a également dit que ces recherches reposent sur des bases scientifiques qui semblent être solides.
Alors, que disent ces recherches, qui ont été effectuées sur les habitants vivant autour de l’aéroport de Londres Heathrow et d’une gamme d’aéroports aux États-Unis? Eh bien, il y a une augmentation des risques et de la mortalité cardiaques pour les individus exposés aux plus hauts niveaux de bruit aérien. En détail, il y a une hausse de 2.9 à 6.9% du nombre d’hospitalisations pour maladies cardiovasculaires pour chaque dizaine de décibels de plus, ce qui suggère que 55 décibels est un seuil critique de bruit.
Dans sa réponse, l’aéroport insiste sur leur programme d’insonorisation des bâtiments dans les zones de bruit. Selon l’aéroport, à fin 2012 on compte 2'800 logements, comprenant 6'750 personnes, insonorisés pour un coût de 41 millions de francs.
En tant que président de l’Association des Riverains de l’Aéroport de Genève, je considère que les insonorisations, certainement bien utiles, ne résolvent qu’une partie du problème de bruit, parce que nous ne vivons pas 24 heures par jour à l’intérieur des chambres insonorisées. Nous devons lutter contre les avions particulièrement bruyants qui, actuellement, ne paient que des cacahuètes pour venir à Genève. Nous devons également lutter contre les vols de nuit, sur le principe qu’il est important, surtout pour les enfants, de pouvoir dormir 8 heures par nuit sans être dérangés par le bruit des avions.
 

auteur : Mike Gérard

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