13.04.2015 par ro
num.248 mai 2015 p.08
On ne touche pas à l'Aéroport !

On ne touche pas à l'aéroport !

C'est ce qu'a répondu, il y a une vingtaine d'années, un Conseiller administratif à une Conseillère municipale de Versoix qui déjà s'inquiétait de l'augmentation du trafic de l'aéroport. Le résultat est révélateur.

La situation concernant les décollages sur Versoix est devenue intenable. Beaucoup de personnes s'en plaignent et constatent qu'à cause de l'aéroport, la qualité de vie se dégrade drastiquement dans notre région.

On nous dit que la répartition des décollages est très compliquée.

On ne voit pas où il y a complication, puisqu'on constate des changements de direction de décollages jusqu'à 4 fois par jour lorsque les vents deviennent plus forts et changent d'orientation. Il est inadmissible que par vents quasiment nuls, aussitôt qu'il fait beau, tous les décollages de 6h. jusqu'à minuit se fassent sur Versoix. Cela est particulièrement insupportable. Il fut un temps ce n'était pas le cas et une répartition s'effectuait entre le matin et le soir, les 2 sens de pistes étaient utilisés car les vents devenaient très faibles à ces moments de la journée. Ainsi les nuisances partagées entre le nord et le sud étaient presque acceptables.

J'avais appris, il y a une quinzaine d'années par un ami, proche de Skyguide (cela ne s'appelait pas encore ainsi), qu'on "s'était fait avoir" à Versoix, car l'ARAG (Association des Riverains de l'Aéroport de Genève) avait obtenu une diminution, pour raison de sécurité (!), des vitesses de vent de 15 à 7 km/h pour obliger le décollage contre le vent. Ce qui évidemment fait qu'à la moindre petite brise de beau temps il y a obligation de décoller en 05 (sur Versoix) et ainsi Vernier est protégé. J'en avais fait la remarque à l'assemblée générale de l'ARAG de l'époque. Le président m'avait sèchement repris en me disant que ce n'était pas le moment de polémiquer… et pour cause, le président ainsi que le comité d'alors étaient presque tous de Vernier.

Les Verniolans sont moins à plaindre, c'est pratiquement que par mauvais temps que les décollages ont lieu en 23 (sur Vernier). La gêne est bien moindre lorsqu'il pleut ou vente, on n'est pas à l'extérieur. Cointrin nous oppose toujours les statistiques annuelles qui seraient de 45 % pour Versoix contre 55 % pour Vernier, mais c'est sans compter du temps qu'il fait. C'est pratiquement 90 % sur Versoix lorsque le beau temps est établi. Voir du 7 au 28 mars dernier. Des décollages ont même persisté par vent du sud de 8 km/h. le 18 mars à 11 h 20.

Nernier est paraît-il très gêné par les... atterrissages ! Alors il ne reste plus qu'à décoller sur Versoix.

Je souhaiterais obtenir les règlements concernant d'autres aéroports. Je ne suis pas convaincu qu' un avion moderne ne puisse pas décoller par léger vent arrière, par exemple jusqu'à 10 km/h. Souvent ces brises sont même plus faibles, 3 à 5 km/h.

Lors de remarques auprès du service de l'environnement, tél. 022 717 74 50 ou 717 75 35, concernant ces incessants décollages, il m'a été répondu qu'il y avait de la bise à la Dôle, (mais paradoxalement le 9 mars, avec 40 km/h vent d'ouest à la Dôle, quand même décollage!), que j'étais le seul à me plaindre à Versoix, qu'en conséquence les autres citoyens n'étaient pas concernés et que je n'avais qu'à déménager. J'ai essayé d'aller sur la rive gauche, les prix des logements et terrains ne sont pas les mêmes....on se demande pourquoi !

Par ailleurs on nous promettait des avions moins bruyants. Ceci est peut-être vrai concernant les moyens courriers, mais les nouveaux gros porteurs, par exemple Air-France et autres compagnies orientales, font un bruit infernal en rasant les toits. Le futur est prometteur surtout que le directeur de l'aéroport m'a répondu lors d'une réunion sur place avec quelques conseillers municipaux de Versoix, lorsque je lui ai demandé si un jour la saturation nécessiterait la fin de la croissance : "ce n'est pas demain, car avec les progrès de l'électronique on peu encore rapprocher et augmenter les mouvements " cela dit avec un petit sourire qui en a disait long sur le respect des riverains.

C'est beau d'avoir un aéroport au milieu d'habitations et près d'un centre ville. En contre partie on pourrait faire quelques efforts pour soulager les dizaines de milliers de riverains. Mais les responsables n'ont probablement pas pour vocation ce genre de préoccupation. La croissance effrénée n'est pas forcément gage d'un avenir meilleur. L'aéroport de Zurich, la bête noire de Cointrin, ferme à 23 heures.

Il y aurait encore beaucoup à dire concernant la pollution chimique. Un seul décollage = consommation de 300 voitures sur 10 km. Les milliers de voitures et centaines de cars qui arrivent et repartent chaque jour de l'aéroport ne sont pas comptés dans les chiffres de la pollution du trafic aérien, ce ne sont que dommages collatéraux....

Dans la Feuille d'avis officielle (FAO) du 17 juin 2014 il est stipulé dans le programme de législature 2014-2018 du Conseil d'État : développer des ambitions collectives et améliorer la qualité de vie de TOUS les habitants !

Pierre Schneckenburger.

auteur : rédacteur occasionnel

<< retour