08.04.2016 par JP
num.256 mars 2016 p.13
Bushido club Versoix - Stages autodéfense pour dames

LES SAMOURAIS DE VERSOIX
Art martial et sport à la fois, le ju-jutsu attire de plus en plus d’amateurs dans les dojos du monde entier. Dans la commune, le Bushido Club Versoix-Genève (BCVG) rencontre un vif succès auprès des habitants depuis sa création en 2003. L’académie présidée par François Parodi prône une philosophie claire : Le no limit ! Découverte d’un art hautement complet où l’apprentissage ne s’achève jamais.

Au fond du couloir des sous-sols de l’Ecole Ami-Argand est entreposée sur une étagère une ribambelle de zoris, tongs ou chaussures, voisine d’une porte close imposante. Après avoir franchi le seuil de cette dernière, un bal de gi (vêtement type kimono), ornés de différentes couleurs de ceintures, patiente respectueusement devant le tatami de 180m2, occupés par les pitchouns du club. Une fois que les enfants saluent leur sortie, c’est au tour des adultes de se présenter sur le matelas géant. Ils pratiquent comme avant chaque leçon et dans le plus grand des silences, un salut rituel nommé Zarei, en position assise japonaise traditionnelle, permettant de stimuler certaines parties du corps tout en chassant les pensées négatives. Désormais, la leçon peut débuter, mais avant un historique de cet art d’autodéfense s’impose.

Le ju-jutsu ou «art de la souplesse» naît sous l’ère féodale japonaise (vieille de 1500 ans au moins), est une méthode de combat à mains nues qui comporte des techniques d’esquives, de protections, de contre-attaques et de ripostes, de contrôles et soumissions afin de se défendre contre diverses offensives. Ce sont les guerriers traditionnels japonais (samouraïs) qui élaborèrent ces techniques pour se défendre face à diverses attaques. Le concept principal de cet art repose sur l’étude des mécanismes de l’autodéfense. Au fil du temps, l’art du ju-jutsu s’est développé et adapté aux typologies d’attaques du monde moderne.

C’est tardivement que le ju-jutsu fait son apparition en Suisse, il s’implantait à Zürich grâce aux frères Tobler, Alfred Baumann et le professeur Cherpillod en 1916. Il était exclusivement enseigné aux forces de polices et aux douaniers.

Aujourd’hui ouvert à tous, la Fédération Suisse de Judo et ju-jutsu (FSJ) attribue quatre caractéristiques distinctes à cette discipline: l’autodéfense pour sa capacité à s’en sortir en situation de détresse ; le sport car la condition physique, la vivacité d’esprit, la coordination et le contrôle des émotions sont mis à l’épreuve ; le jeu, car chaque situation travaillée à l’entrainement est proche de la réalité, et l’art, car l’esthétisme et la maitrise d’une technique parfaite sont les maîtres mots.

Retour aux cours, dispensés usuellement par deux policiers genevois. Denis Guélat, le père fondateur de ce club et François Parodi, qui rejoint le BCVG en 2004. Mais le Président ce soir-là, s’exile sur une parcelle de tatami avec un élève, afin de réviser ses katas en vue de l’obtention d’un 3ème dan (deux grades après la ceinture noire). Denis Guélat et ses trente-six années de ju-jutsu (6ème dan) orchestre la séance avec ces motivés gracieux, que d’apparence rien ne rassemble. Des cheveux grisonnants par-là, des visages juvéniles par-ci, des mères et pères de famille, des étudiantes, avec toute sorte de couleurs de ceintures réunies ici dans le même but : progresser et se surpasser. Un cocktail de personnalités, enrichissant la cohésion au sein de ce dojo sans frontière. Si des frontières il n’y en a pas, des limites encore moins. Influencé par la démarche de Bruce Lee, le BCVG cultive le même état d’esprit « Nous ne nous mettons aucune barrière quant à l’apprentissage, nous approchons toutes sortes d’arts martiaux, pris sous des angles différents. La perfection n’existe pas, et c’est là que prend tout son sens le terme de «no limit» explique le Président. La courbe exponentielle que connaît l’académie au niveau des inscriptions ne tient pas du miracle, car ici, on apprend, on progresse, on partage, on évolue, on se dépasse et on prend surtout du plaisir. Si vous désirez joindre les 115 élèves déjà présents au sein de l’académie, le BCVG accueille, tout au long de l’année, les personnes motivées (dès 4 ans pour les sections enfants, dès 14 ans pour la section adultes). Sinon du côté des femmes, un stage d’autodéfense aura lieu exclusivement pour la gente féminine les 10 et 17 avril prochains, donné par Isabelle Guélat.


Plus d’informations : http://www.bcvg.ch
 

auteur : Julien Payot

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