21.06.2016 par CS
num.260 juillet-août 2016 p.13 Versix joue - Ludothèque pour tous
Versoix joue – Ludothèque pour tous Travail et consommation demeurent les activités principales de la société capitaliste dans laquelle nous vivons, ne laissant que très peu de place à la distraction et au jeu. Pourtant, le jeu est un outil d’apprentissage et de transmission de savoir. Il permet l’acquisition de nombreuses valeurs – parmi lesquelles le partage ; la collaboration ; le respect de l’autre et du matériel ; etc. – et de capacités cognitives et physiques, telles que la logique, la mémoire ou encore la dextérité. Ainsi, dans le cadre de la réfection de la Préfecture menée par la Mairie, la ludothèque prévoit, d’ici fin 2019, d’aménager ses locaux, adapter son éventail de jeux et collaborer avec des institutions actives dans le monde du handicap afin d’améliorer son accessibilité. Durant les travaux, la ludothèque sera provisoirement installée dans l'ancienne épicerie Buffat, au bord de la route de Suisse. La Ville de Versoix octroie une subvention annuelle pour le fonctionnement à la ludothèque, dont la part allouée à la salarisation du personnel ne permet de couvrir que quatorze heures par semaine, soit la présence de deux personnes pendant les ouvertures. Mais le travail des ludothécaires se limite-t-il à cela ? La participation de la ludothèque à de multiples manifestations locales a déjà été mentionnée. A cela s’ajoutent les fonctions d’accueil, hors horaires et sur demande, des écoles, crèches et autres institutions. Et les nombreuses heures passées à rechercher et acheter des jeux originaux et variés, les plastifier, compter les pièces et les numéroter, classer les jeux par catégories, les répertorier informatiquement, les remettre en état… bref, toutes ces tâches minutieuses qui précèdent la mise en étalage des jeux. Pour Pierrette Baudère, qui fait partie de l’équipe depuis maintenant vingt-sept ans, la maigre subvention de la commune ne sert même pas à couvrir la moitié des heures effectuées! Rapport en main, elle présente un total de 1242 heures de travail en 2015, contre une salarisation de seulement 445 heures ! Déplorant l’incapacité de la ludothèque à adhérer aux demandes et aux besoins des institutions locales en termes de disponibilité des travailleurs et de place, elle conclut : «On est à la limite du bénévolat». Recruter des âmes généreuses prêtes à s’investir gratuitement pour assurer la pérennité de la ludothèque reste un défi de taille. Un défi que les ludothécaire, pleines d’espoir et de motivation quant au projet d’intégration, sont toutefois prêtes à relever si la commune et la population les soutiennent. Photos et texte : Carla da Silva. auteur : Carla Da Silva
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