Equipe Pastorale UP Jura 2016 Sandro, Monika, Sylvie, Vincent, Monique
10.08.2016 par LR
num.261 septembre 2016 p.17
Quand deux perles rares s'en vont

Parler de départs, surtout s’ils sont définitifs c’est déjà se poser mille questions et se rappeler mille souvenirs.

Notre cher Curé Vincent Roos est arrivé en 2001 dans notre paroisse de Versoix, puis peu à peu avec les différents changements diocésains, devint curé modérateur de notre Unité Pastorale Jura comprenant les paroisses de Pregny-Chambésy (Ste Pétronille), Collex-Bossy (St-Clément) et Genthod-Bellevue fusionnées récemment avec Versoix sous la dénomination de St-Loup – Ste-Rita.

Dans une certaine rétrospective, notre abbé Vincent, communément appelé «Vincent» laisse un prestigieux bilan. 15 années au milieu de nous tous s’inscrivent en lettres d’or dans la mémoire de chacun, tant il œuvra dans les domaines pastoral, social, paroissial, missionnaire (soutien à l’Ile-Ste-Marie à Madagascar) et entrepreneurial, relationnel avec les autorités communales, religieux avec les paroisses protestantes et orthodoxes, etc. etc.

Vincent avait cette faculté d’empathie, d’accueil, d’écoute, de partage. Il foisonnait d’idées et si elles pouvaient se réaliser dans la minute qui suivait, il était heureux comme un prince. Mais la réalité – souvent dure à faire face – dépassait parfois la fiction. La ténacité, l’enthousiasme, la confrontation à d’autres idées, l’ouverture à d’autres réflexions suscitaient chez lui une volonté à poursuivre son but, à collaborer efficacement avec architecte, maîtres-d'œuvre ou autres collaborateurs dans la réalisation des immenses travaux de l’îlot nord (EMS, crypte, centre médical, centre paroissial, cure, église). Rien ne fut simple. Mais Vincent est un homme de terrain, un battant, un fonceur, un homme qui avance et entraîne les autres à sa suite. On pourrait dire de lui «Qui m’aime me suive».

Sur ce plan-là, ce fut bien un bataillon (parlons armée, puisqu’il était encore aumônier militaire jusqu’à fin 2015) de bénévoles, sans oublier les coéquipiers-ières de l’EP, du CUP, les Conseils de Paroisse, les secrétaires toujours très efficaces, qui l’aidèrent dans sa lourde tâche de curé modérateur des quatre communautés. La Fondation St-Loup-Vandelle naissait sous son impulsion, gérant ainsi les biens immobiliers de l’Eglise et communautés paroissiales.

Vincent avait ce talent de proposer bien des idées, de trouver les personnes compétentes pour les réaliser, mais surtout d’y apporter sans cesse son enthousiasme, ses encouragements et sa volonté de rendre une paroisse, une communauté vivante. Lui-même, aimait la vie, la respirait à plein poumons, la croquait à pleines dents. La Kermesse, les soirées animées autour d’un repas, les concerts à l’église ou la venue d’artistes d’ici ou d’ailleurs, encourageant ou présentant même de nouveaux talents, conférences, débats, et tant d’autres qu’on ne peut encore citer, tout cet ensemble de «festivités» avait la signature de Vincent, car il aimait la fête et aimait la faire partager avec lui, en public ou dans sa sphère privée. Ses actes de présence dans les différentes manifestations étaient la preuve d’un intérêt ouvert à tout.

Quant aux cérémonies religieuses, elles avaient ce côté à la fois vivantes, colorées, dynamiques, festives aussi, mais non moins belles, chantantes et revigorantes. Si nécessaire, il savait improviser avec brio et ses homélies avaient un caractère de réflexion, de méditation, de valorisation de l’être, mais souvent empreintes d’un trait d’humour. Les apéritifs après la messe, surtout aux grandes occasions, c’était son idée, pour mieux se connaître, mieux partager, mieux vivre-ensemble.

Combien de fois l’-a-t-on vu, toujours accompagné de son beau chien noir «Zino» puis «Follie», faire ses courses d’un pas alerte, sous sa grande cape noire ou brune, son chapeau assorti lors des saisons froides, son costume tout blanc lors des chaleurs imposantes. Et de ce même pas alerte, il allait le soir à la rencontre des jeunes, à l’Artist-Pub, boire le verre de l’amitié, écoutant leurs chants, leurs histoires personnelles, partageant leurs soucis, leur redonnant confiance, espoir. Vincent était un personnage, un VRAI.

On pourrait écrire encore bien des pages, tant il a marqué de son empreinte son passage à Versoix. Ce qu’on peut retenir de lui : c’était un homme de cœur, de compassion envers les malades et les familles endeuillées, et d’une profonde sensibilité (cachée souvent). Un homme aussi de conseil, d’écoute, et de joie communicative. Il était à l’aise partout et son sens du devoir était marqué par l’amour de son prochain allié à un attachement particulier au Seigneur. Il avait aussi cette fibre sociale très prononcée qui faisait que sa table et sa porte étaient toujours ouvertes pour l’accueil, la discussion ou un repas. Vincent aimait innover, avancer dans des domaines où l’Eglise est en perte de vitesse, d’où son ouverture au monde, quitte à bouleverser certains principes millénaires.

On regrettera beaucoup Vincent tant il nous a apporté. Don de lui-même en perpétuité, la VIE appliquée dans toute sa valeur. Et son amitié tellement enrichissante et précieuse ! Gardons en nous, tout ce qu’il nous a légué - pour tous et chacun – soyons confiant en l’avenir, comme il l’a été et remercions le Ciel, d’avoir mis sur notre route, un tel apôtre de foi, d’espérance et de charité.

A Vincent, notre cher curé, va notre immense gratitude. Les mots ne peuvent exprimer ce qu’on ressent au plus profond de nous-même, mais nous lui souhaitons Bonne Chance et Bonne Route dans son nouveau ministère.
« Homme, tes faibles mains, sont faites pour donner et ton cœur, où le doigt de Dieu se lit encore, ton cœur est l’instrument d’amour prédestiné ; tes pas sont faits pour marcher du côté de l’AURORE ». (Louis Duchosal, in sa « Maison d’amour », poète genevois 1862-1901 cité par J. Sauty dans son "Théâtre de vie").
Au Revoir Vincent ! Et que tes talents merveilleux puissent profiter à ton nouveau monde !
Lucette Robyr

 



La nouvelle fut aussi rude à entendre lorsque notre assistant pastoral Sandro Iseppi nous annonçait aussi son départ pour une autre affectation : 50 % comme aumônier laïc aux HUG et 50 % pour une formation continue en Eglise.

Voilà de quoi nous bouleverser, lui, le bras droit de Vincent, portant aussi sur ses épaules nombre de responsabilités importantes dans tous les domaines de la pastorale. Et là, il y en a !!
Ses multiples talents ont été appréciés à plus d’un titre, lors surtout de grands rassemblements ou de célébrations importantes. Musicien chevronné, maître de cérémonie, organiste, animateur, responsable catéchèse, chorale, temps forts, funérailles, etc., il était à pied d’œuvre en toutes circonstances.

Avec Vincent, la complémentarité était parfaite et efficace. Chacun avait sa personnalité bien marquée, mais tous deux, de par leur travail et leur ténacité rendaient cette communauté versoisienne et celles de l’UP Jura vivantes et actives.

Sandro était aussi un homme d’écoute, convivial, dynamique. Son immense culture, tant au point de vue liturgique qu’au point de vue humain et quotidien, nous permettait de partager de profondes discussions, mais aussi des moments de rires, d’histoires amusantes et de conseils judicieux pour tel ou tel problème. Dans des situations difficiles, il savait trouver les mots qui rassurent, consolent, donnent confiance, espoir et apaisement. Les qualités ne lui manquent pas, mais lui aussi va nous manquer beaucoup. La «boutique» marchait même quand le curé n’était pas là ! Ayant autant de cordes à son arc, le remplacer n’est pas chose aisée. Il y a un AVANT et un APRES ! …

Huit ans passés chez nous ne passent pas inaperçus, surtout pendant tous ces chantiers de construction et de rénovation. Il fallait penser à tout, aux mille détails dont le curé ne pouvait s’occuper, être là, ici et partout, contacter telle ou telle personne pour ceci, cela, et même pour assurer les messes du dimanche en l’absence de Vincent.

Sandro est aussi un homme de cœur, discret, efficace, soucieux de tout : catéchistes, jeunes, parents, enfants, tous gardent en leur cœur, sa gentillesse, son enseignement, ses sorties en groupes (rallye, pèlerinages, rencontres ici ou ailleurs, Taizé et Cie). Et son petit chien Henry ne dira pas le contraire, fidèle compagnon de tous les instants.

Imaginez bien qu’avec toute cette équipe dynamique (secrétaires comprises), l’UP Jura ne devait que bien tourner. Et nous sommes fiers d’avoir pu profiter de Sandro, de Vincent, qu’on ne peut dissocier. Leur souvenir restera vivant encore de longues années dans nos cœurs, et l’empreinte indélébile dans tout ce qu’ils ont entrepris. Ils sont uniques et irremplaçables et ces deux perles rares manqueront bien au trésor de nos paroissiens.

Chemin faisant, au cours des mois, la difficile adaptation se fera, mais à quel prix ? Le ciel nous aidant, on joindra à notre éternelle reconnaissance, à toi Sandro, le prince de nos communautés, nos prières, pour que ton nouveau ministère t’apporte satisfaction, bonheur du sourire du malade réconforté, grâce à toi.

A bientôt Sandro, on ne t’oubliera pas !
Lucette Robyr

Photo Jacques Robyr



 

auteur : Lucette Robyr

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