17.09.2016 par PAD
num.261 septembre 2016 p.06
Initiative-aéroport : c'est parti pour la récolte de signatures !

Cette initiative constitutionnelle cantonale a été lancée officiellement le 16 août 2016 (date de la publication dans la FAO). Pour aboutir elle devra recueillir plus de 10'033 signatures d'électeurs et électrices du Canton de Genève jusqu'au 1er décembre 2016 afin d'être déposée avant le 15 décembre.

Elle a été lancée par une Coordination régionale pour un Aéroport de genève urbain, Respectueux de la Population et de l'Environnement rassemblant des associations de tout bord, ayant des motivations diverses mais se rejoignant sur la nécessité de mettre des limites au développement débridé de l'aéroport. On y trouve actuellement les riverains de l'aéroport, des associations de quartiers de Vernier, de Versoix, de France voisine, les Verts, le WWF, des associations écologiques, le soutien (non officiel) de certaines communes regroupées en association, d'autres groupements qui peuvent encore se joindre en adhérant aux buts définis par les statuts.

Versoix est particulièrement touchée par le trafic des avions. Les réglementations PSIA en cours d'élaboration laisse apparaître une croissance importante du trafic ces prochaines années. Les nuisances, tout juste supportables aujourd'hui, ne le seront plus demain avec des cadences plus importantes une extension du trafic jusqu'à minuit ... comme si l'aéroport de Genève se trouvait en rase campagne ! Certains terrains de la commune sont déjà en voie de déclassement avec des conséquences inacceptables. Le processus risque de s'étendre ensuite à toute la zone survolée. Cet aéroport doit être déclaré comme aéroport urbain avec les limitations semblables à celles en vigueur à Zurich (pas d'avions entre 23h et 6h).

Quelle vie voulons-nous ? Il n'est pas question de contester l'existence de l'aéroport, ni ses apports économiques actuels, mais il faut constater qu'il ne peut se développer tous azimuts : aviation privée, low cost, moyens courriers, long courriers; vols de nuit et fréquence des nuisances. Il est temps de fixer des limites (pas seulement celle, nébuleuse, de "l'enveloppe de bruit"), de trouver d'autres solutions moins perturbantes, elles existent, et de préserver des conditions de vie acceptables sur cette large portion de territoire genevois qui s'étend de Versoix, Genthod et Bellevue, Meyrin, Vernier, Satigny, Cartigny, Soral,...   et au pays de Gex. Il ne s'agit pas de couleur politique mais de sens civique, de démocratie et de qualité de vie. Pour nous et surtout pour nos enfants et petits enfants ! Voilà ce qui devrait inciter chacun à signer et à faire signer cette initiative. Merci de réserver un bon accueil lors des prochaines collectes de signatures !

A bientôt !

Pierre Dupanloup

N.B : Une collecte de signature est prévue par l'ARAG samedi 10 septembre au Marché de Versoix.

D'autres informations, documents et téléchargements de listes de signatures sur le site : www.initiative-aeroport.ch

Le TEXTE DE L'INITIATIVE :

Les citoyennes et citoyens soussigné-e-s, électrices et électeurs dans le canton de Genève, conformément aux articles 56 à 64 de la constitution de la République et canton de Genève du 14 octobre 2012 et aux articles 86 à 94 de la loi sur l’exercice des droits politiques, du 15 octobre 1982, appuient la présente initiative constitutionnelle, demandant que la Constitution de la République et canton de Genève du 14 octobre 2012 soit modifiée comme suit :

Art. 191A Trafic aérien (nouveau)
1.
L’Aéroport international de Genève est un établissement de droit public.
2.
Dans le cadre défini par la Confédération et les limites de ses compétences, l’Etat tient compte du caractère urbain de l’aéroport et recherche un équilibre entre son importance pour la vie économique, sociale et culturelle et la limitation des nuisances pour la population et l’environnement.
3.
L’Etat prend en particulier toutes les mesures adéquates pour limiter les nuisances dues au trafic aérien, notamment le bruit, les pollutions atmosphériques et les émissions de gaz à effet de serre et pour mettre en œuvre les principes d’accomplissement des tâches publiques, définies dans la présente Constitution, de protection de l’environnement, d’aménagement du territoire et de promotion de la santé.
4.
L’Aéroport international de Genève rend compte aux autorités cantonales et communales de la façon dont les objectifs précités sont planifiés puis mis en œuvre au regard du cadre et des limites définis par la Confédération. Il soumet en particulier régulièrement au Grand Conseil pour approbation un rapport relatif aux actions entreprises et principaux objectifs à moyen et long terme 

Argumentaire des initiants :

Le nombre de passagers à l’aéroport de Genève a doublé ces dix dernières années, dépassant désormais 15 millions. En parallèle, les nuisances ont explosé, en particulier le bruit (notamment nocturne) et la pollution de l’air locale, ainsi que les émissions de CO2, responsables du réchauffement climatique.
Ce n’est que le début. Les autorités planifient 25 millions de passagers en 2030. Pour les accueillir, il faudra 650 vols par jour, ce qui représente un avion qui décolle ou atterrit toutes les 90 secondes, 18h/24, et une augmentation significative des vols de nuit !

L’aéroport est important pour le canton de Genève, en termes d’emplois, d’activité économique et de rayonnement de la Genève internationale. Mais son développement doit être concerté et maîtrisé pour ne pas sacrifier la population dans son ensemble et afin de prendre en compte l’environnement.


Un impact global sur la population
L’aéroport de Genève est urbain, jouxté par quantité d’habitations et de places de travail. La population est directement touchée par son développement, en raison du bruit et de la détérioration de la qualité de l’air et, à plus long terme, du réchauffement climatique. A la clé, le développement de maladies physiques et psychiques. Ces affections coûtent cher à la collectivité et atteignent lourdement les individus. De nombreuses études montrent en outre que les élèves qui sont fortement exposés au bruit aéroportuaire ont davantage de difficulté d’apprentissage. Or, un quart des écoles du canton se trouve dans le périmètre concerné.
De même, l’augmentation du bruit réduira les surfaces constructibles et aggravera la crise du logement. Enfin, dans les communes riveraines, la valeur des biens immobiliers a dégringolé.


Des décisions peu démocratiques
La machine s’emballe, mais que veut la population ? Les décisions relatives à l’avenir de notre aéroport se prennent dans une tour d’ivoire, entre Berne et Genève. La voix des premiers concernés, les communes et la population de la région, n’est pas entendue et le Grand Conseil lui-même n’a pas voix au chapitre.

Il est urgent de reprendre la main sur l’avenir de notre aéroport, alors que le Conseil fédéral met la dernière main au « plan sectoriel d’infrastructure aéronautique » (PSIA) qui scelle un développement débridé de l’aéroport de Genève sacrifiant la population aux nuisances.

Misons sur la qualité, et non sur la quantité ! Nous voulons un aéroport efficace, qui réponde aux besoins prioritaires des organisations internationales et de l’économie régionale, mais qui préserve également la santé de la population, la valeur de notre sol et l’environnement.

L’initiative populaire cantonale pour un pilotage démocratique de l’aéroport vise à :

1. Maîtriser le développement de l’aéroport en prenant en compte autant la population que les besoins économiques et l’environnement

Pour préserver la santé de la population, la valeur de notre sol, la qualité de l’air, la qualité de notre environnement et la qualité de vie de chacun.

2. Rappeler le caractère public de l’aéroport

Comme pour les Services industriels de Genève ou les Transports publics genevois, le statut de l’aéroport doit être inscrit dans notre Constitution.

3. Assurer une consultation des personnes concernées

Pour assurer l’équilibre entre les intérêts de la population, de l’environnement, des organisations internationales et des entreprises locales. Toute la région sera gagnante grâce à un développement concerté misant sur la qualité du service.

auteur : Pierre Dupanloup

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