Concert classique du dimanche 13 février 2011 aux Caves de Bon-Séjour
Un prodige, vous dis-je, un prodige ! Devant une salle archi-comble, ce jeune pianiste de 9 ans : Ilan Zajtmann, nous a éblouis. Dommage pour toutes les personnes qui n’ont pu entrer, faute de place et s’en sont retournées avec regrets.
Pendant une heure, le public était tenu en haleine, subjugué, enthousiasmé par le fabuleux talent de cet artiste nous présentant un programme alléchant : Bach, Haydn, Beethoven, Liszt, Chopin, et en bis une étude de sa composition, Prokofiev et Moszkowski. Un régal, dont on ne se lassait pas.
Jouant sans partition, on le sentait captivé, habité par la musique qu’il interprétait avec une aisance particulière. Les mains couraient sur le piano avec la virtuosité d’un grand professionnel. Son jeu souple – mais non moins fougueux – reflétait toutes les nuances des harmonies : douceur dans les Adagio, joyeuses, dansantes dans les Allegro, chantantes même, en écoutant par exemple « le Rossignol » de Liszt. On croyait le voir, caché sous la branche, lançant à tue-tête ses trilles pleins de charme et de volupté.
Un honneur pour Chopin dans ses Mazurkas si joliment exprimées. L’envie de danser nous brûlait les jambes, tant cette sensibilité s’extériorisait en écoutant cet épanouissement musical. La sonorité des mélodies jaillissait comme un feu d’artifice laissant place tantôt à la rêverie, tantôt aux éclats de joie.
Les œuvres choisies étaient gaies par définition, ce qui correspondait à la nature de cet enfant. Sa passion est le piano et dans toute cette musique enrichissante Ilan Zajtmann a montré que la valeur n’attend pas le nombre des années. Savoir déjà qu’il pourra faire une brillante carrière, c’est ce que nous lui souhaitons. Très fortement applaudi, nous espérons le revoir parmi nous et le remercions pour tant de bonheur donné. Lucette Robyr
Photo B. Siddiqui
