26.04.2017 par YR
num.268 mai 2017 p.05
Louis Cuttat a vu Versoix changer

Louis Cuttat a vu  changer Versoix

En novembre 2016, Versoix Région est allé à la rencontre de l'opticien Louis Cuttat afin de discuter de sa décision de rejoindre l'enseigne Berdoz un an auparavant. Aujourd'hui, alors qu'il s'apprête à partir en retraite, M. Cuttat revient sur ses 32 ans de carrière et sur son expérience versoisienne.

- Versoix Région : Après combien d'années de carrière partez-vous en retraite ?
- Louis Cuttat : Cela fera 32 ans dans mon magasin, même si ma carrière a commencé à 17 ans, avec le début de ma formation.

- V.R. : À qui laissez-vous la boutique ?
- L.C. : Berdoz est une enseigne suisse, bien évidemment. Mon collègue Benoit Bohn reprendra la direction de ce magasin, en compagnie de mon collaborateur de longue date, Olivier Kolly.

- V.R. : Comment s'était passée l'ouverture de votre toute première boutique à Versoix ?
- L.C. : Cela s'était extrêmement bien passé ! Genève était déjà bien représentée. J'avais donc réalisé une carte des opticiens de la région, en tenant compte du nombre d'habitants, et il y avait un manque à Versoix. Je m'y suis donc installé, à la rampe de la gare.

- V.R. : La fréquentation de l'époque, pour une boutique de ce genre ?
- L.C. : L'ouverture d'un nouveau magasin était beaucoup plus facile. Les anciens versoisiens étaient très heureux de pouvoir avoir enfin un opticien !

- V.R. : Au fil de votre carrière, qu'est-ce qui a changé dans votre métier ?
- L.C. : Ce qui a changé, c'est le métier d'opticien. Nos clients sont plus axés sur le prix qu'ils ne l'étaient à l'époque. Aujourd'hui, on compare beaucoup plus, ce qui est normal.

- V.R. : En un sens, on serait donc passé de l'artisan au vendeur de service ?
- L.C. : Oui !

- V.R. : Au niveau des montures, les choses ont-elles aussi changé ?
- L.C. : Oui. Quand j'avais fait mon apprentissage, il y avait environ une trentaine de modèles. Ces modèles se déclinaient entre différentes largeurs de nez et différentes tailles. Aujourd'hui, la monture, soit elle vous va, soit elle ne vous va pas ! Désormais, des milliers de nouveaux modèles sortent par année.

- V.R. : D'où venaient ces montures, à vos débuts ? Déjà hors de Suisse ?
- L.C. : Oui, la Suisse a peu fabriqué de lunettes. C'était l'Allemagne, évidemment la France, mais aussi l'Italie pour les choses un peu plus spéciales. Et de nos jours, beaucoup d'importation d'Asie.

- V.R. : Quel est le rapport qu'entretiennent opticiens et ophtalmologues ?
- L.C. : Nous connaissons la physiologie de l'oeil, l'anatomie de l'organe, et nous savons réaliser des examens de vue. Je dirais donc que nous sommes complémentaires. Leur spécialité est de soigner les yeux, faire des opérations. La nôtre est plus technique.

- V.R. : Vous avez vu Versoix évoluer autour de vous. Quelle en est votre impression ?
- L.C. : Une évolution positive. Durant mes trente ans, j'ai vu de nombreuses choses changer, dont l'aménagement d'un petit bout de parking qui fut ensuite agrandi afin d'accommoder l'arrivée du pape en hélicoptère !

L'évolution de Versoix a surtout été architecturale, même si les gens comptent également. Certains vieux versoisiens ont disparu, hélas. En bref, le grand village est devenu ville.

- V.R. : Peut-on aussi dire que Versoix est passée d'un commerce de village à un commerce de ville ?
- L.C. : Oui, car l'augmentation de population le confirme.

- V.R. : En ce qui vous concerne, que réservent les prochains mois ?
- L.C. : Profiter de la vie ! Moins courir, faire de longues marches. J'ai mon jardin, j'aimerais faire du Tai Chi, me remettre aux langues, perfectionner mon anglais, lire... Tourner la page !

C'est donc tout naturellement que nous souhaitons à M. Cuttat un bel été propice à la lecture, à l'étude des langues et aux longues marches !

Yann Rieder

La rédaction tient à remercier de tout coeur Monsieur CUTTAT pour le soutien sans faille qu’il a apporté à notre journal. Il a été le plus fidèle de nos annonceurs et ce, dès les débuts de Versoix-Région. Nous lui souhaitons une retraite des plus heureuses et nous lui redisons un grand MERCI.
 

auteur : Yann Rieder

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