Ornella et Amalia
15.05.2017 par ro
num.269 juin 2017 p.06
Portrait d'Ornella Ehnas, maire de Versoix

Dans le cadre des activités proposées par la 14e édition de la « Semaine des médias à l’école en Suisse Romande », l’école Ami-Argand à Versoix participe par des réalisations individuelles de contenu médiatique.
Écolière dans la classe de Mme Francesca Marchesini-Forel (7P), je vous propose une Interview Portrait avec Madame Ornella Enhas, Maire de la Ville de Versoix.
Mère de deux filles, experte diplômée en assurances sociales, conseillère administrative (PS) en charge de domaines « Social Jeunesse », « Sports et manifestations », « Travaux, voirie, environnement et développement » et actuelle Maire de la Ville de Versoix (législature 2015-2020), Madame Enhas m’a accueilli avec beaucoup de chaleur, intérêt et bienveillance dans son bureau à la Mairie, le 13 mars 2017, en fin de l’après-midi.

Ornella Enhas : de l’école à la Mairie
Ou comment la petite Ornella est devenue Madame la Maire

1. Madame Enhas, dans ma classe, la moitié des filles (qui ont 10 ans) n’a aucun projet, motivation ou intérêt quelconque pour leur avenir ; que leur diriez-vous ?
Il faut qu’elles réfléchissent à ce qu’elles aiment faire, à ce qui les intéresse : est-ce qu’elles aiment travailler avec leurs mains, est-ce qu’elles préfèrent lire, est-ce qu’elles préfèrent parler avec d’autres personnes, qu’est-ce qui les intéresse ? Faire du sport, ou plutôt voir des expositions, est-ce que la peinture les intéresse ? …

2. Quelle matière aimiez-vous à l’école lorsque vous aviez mon âge ?
J’aimais beaucoup la géographie. (Mais oui, c’est cohérent, car aimer la géographie implique, entre autres, avoir de l’intérêt et de l’ouverture vers d’autres cultures ; par ailleurs, la géographie fait partie de la famille de sciences humaines et sociales ; ndlr)

3. Comment passiez-vous votre temps libre ?
Je faisais beaucoup de sport comme la natation et la gymnastique. Sinon, comme toutes les jeunes filles, j’aimais bien rester avec mes copines pour discuter.

4. À l’école, avez-vous eu un professeur que vous avez aimé ? Pourquoi ?
Dans la 3e ou 4e année de l’école primaire (5e ou 6e HarmoS ; ndlr) j’ai eu une enseignante qui m’a beaucoup inspirée : c’était une jeune femme, très dynamique, très à l’écoute de nos besoins et de nos attentes, et avec laquelle nous avons pu faire de jolis projets, notamment des sorties dans les environs très proches, mais aussi le nettoyage de la cour d’école ou des rencontres avec des personnes âgées. Des projets très simples, par exemple, comme des sorties de découverte qui avaient lieu près de chez nous, dans le canton ou autour de la ville, car souvent on ne connaît pas bien la ville où l’on habite. Nos projets avaient toujours des aspects sociaux et intergénérationnels.

J’ai particulièrement apprécié mon enseignante pour la bonne ambiance qu’elle avait réussi à créer en classe et cela était très important pour nous : il n’y avait pas de jugements, il n’y avait pas un premier de la classe qui était mis en avant, on se sentait tous égaux et on se sentait très bien en sa compagnie.

5. Y a-t-il quelque chose d’utile dans votre vie d’adulte qu’on ne vous ait pas appris à l’école?
Parmi les plus utiles, ce serait de s’exprimer en public. On peut l’apprendre assez rapidement quand on prend des responsabilités, par exemple, lorsqu’on fait partie d’une association ou d’un club de sport et on arrive à avoir la responsabilité d’un petit groupe : on apprend à parler des horaires, du respect des règles, etc., donc tout cet aspect des responsabilités que l’on n’apprend pas forcement à l’école.

6. J’aimerais comprendre votre choix d’aider les plus démunis ? D’où vient cette implication dans la communauté ?
Pour qu’on puisse tous vivre ensemble c’est important que chacun ait sa place dans la société et cela se retrouve à différents échelons : pour les enfants, dans la classe, il ne faut pas qu’on ressente des différences de traitement, c’est important que chacun trouve sa place. Parfois, il faut aider un tout petit peu certaines personnes, pour qu’elles puissent s’exprimer, qu’elles puissent vivre de manière digne.

7. Qu’est-ce qui vous a motivé à entrer dans la politique et à quel âge ?
C’était un peu le hasard : j’ai rencontré des personnes avec lesquelles j’ai pu discuter de ce qui se passait à Versoix, de projets qu’il y avait. Cela m’intéressait et j’ai eu l’envie de m’impliquer un peu plus dans ces décisions-là. J’étais déjà membre d’un parti politique et c’est par son biais que, vers mes 41 ans, je me suis présentée aux élections pour devenir Conseillère Municipale. Puis, huit ans plus tard, j’ai été élue Maire.
Mais si l’on a l’intérêt et la motivation, on peut se présenter pour des élections à tout âge, à partir de 18 ans.
Pour ma part, bien avant de l’implication dans la vie politique, j’ai fait partie d’associations culturelles et de l’Association des Parents des élèves, donc j’étais déjà active dans la vie associative de Versoix.

8. Dans votre travail quotidien, qu’est-ce que vous apprenez ?
Je découvre chaque jour de nombreuses associations – sociales, culturelles ou sportives - et des personnes actives sur la commune et c’est très intéressant de mieux connaître leurs activités et tout ce que ces personnes apportent, tout le travail qu’elles font pour les habitants de Versoix, en leur permettant de se rencontrer, d’éviter l’isolement, par exemple. J’apprends un peu plus sur l’aide qu’elles attendent de la commune et sur les relations qu’on peut développer avec la commune.
Par ailleurs, à Versoix, c’est très intéressant la place qu’on laisse aux jeunes dans le domaine du sport : je pense que c’est un milieu où ils peuvent tester leurs premières expériences de citoyenneté, s’impliquer dans l’organisation d’une manifestation sportive. L’association sportive est une des premières associations ouvertes aux jeunes qui leur permet de s’exprimer, d’exprimer leurs besoins et de prendre part à la vie active dans le domaine communal.


9. Qu’aimeriez-vous réaliser pour les jeunes de notre ville jusqu’à la fin de votre mandat ?
Un projet très important pour moi c’est d’offrir aux enfants un espace à eux pour jouer. Nous allons continuer l’installation de nouveaux préaux avec des jeux dans chaque école. À l’école Ami-Argand, le nouvel Agorespace est déjà ouvert aux jeunes et la rénovation du préau des petits suivra bientôt. Nous avons aussi monté des installations pour l’école de Montfleury et nous réfléchissons actuellement à un nouveau préau pour l’école de Lachenal.

Conclusion
À l’image de son enseignante, notre Maire sait être à l’écoute de nos besoins. C’est notre tour de suivre son exemple, c’est-à-dire de nous impliquer, nous aussi.

Propos recueillis par
Amalia Hârtu
(École Ami-Argand, Versoix)

auteur : rédacteur occasionnel

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